Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : chrétiens algérie

Algérie: les prêtres étrangers interdits de visas

Alors que la France tolère sur son sol des centaines d'imâms Algériens...

25/01/2012 – 11h00
ALGER (NOVOpress) – Bouabdellah Ghlamallah, le ministre des affaires religieuses algériennes, souhaiterait que sept églises chrétiennes, qui célèbrent leur culte clandestinement, puissent « régulariser leur situation ». Le dirigeant musulman a ajouté que « les chrétiens en Algérie exercent librement leur culte ». Une réalité sérieusement travestie par la propagande de l’Etat algérien.

Mgr Ghaleb Moussa Bader, archevêque d’Alger, note que l’administration algérienne refuse de plus en plus souvent de délivrer des visas à des prêtres ou des religieux. Lors d’un récent colloque, le prélat s’est inquiété du « risque d’asphyxier à petit feu la communauté catholique ». Tandis que les évêques d’Algérie exprimaient début 2010 leur « grande peine » suite au saccage d’un temple protestant à Tizi Ouzou (Est d’Alger) et se déclaraient « très inquiets des entraves mises à la pratique du culte chrétien dans le pays ». Fin septembre 2010, France Soir soulignait aussi que « depuis plusieurs années, procès, persécutions et discriminations en tout genre se multiplient contre les chrétiens en Algérie, où l’islam est religion d’Etat ».

Lire aussi : Algérie : les églises de Béjaïa sommées de fermer

Lire la suite

25/01/2012 | Lien permanent

Algérie : les églises de Béjaïa sommées de fermer

 dilem.jpg

"On s’indigne de l’évangélisation de la Kabylie mais on trouve parfaitement normal que des imams islamisent toute la banlieue en France ! " Dilem, caricaturiste Algérien.

Lu dans Tout sur l'Algérie du 23 mai : 

" Toutes les églises protestantes de la wilaya de Béjaïa sont sommées de fermer en vertu d'un arrêté datant du 8 mai dernier et qui a été rendu public dimanche. « C'est le wali en personne qui a signé un arrêté pour la fermeture définitive de toutes communautés protestantes de la wilaya de Béjaïa », a indiqué Mustapha Krim de l’Eglise protestante d’Algérie (EPA) à TSA. « Ils ne nous ont donné aucune raison. Ils nous ont simplement signifié que c'est en rapport avec la loi 0603 du 28 février 2006 régissant la pratique du culte non musulman en Algérie », a‑t‑il ajouté. Lire la suite 

Analyse de l'Observatoire de l'islamisation :

                             

Lundi 21 juin 2004, le ministre algérien des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah,  dénonça l'évangélisation des kabyles en Algérie dans une conférence de presse à Alger. Il rappela  que l'islam est la « religion d'Etat et de tous les Algériens », puis  avertit que l’apostolat chrétien entraînerait irrémédiablement un affrontement : « Il y aura effusion de sang ». En mars 2008, il tient des propos tout aussi durs dans le journal L’Expression : « J’assimile l’évangélisation au terrorisme ». Entre ces deux déclarations fracassantes, en mars 2006, une loi algérienne marqua clairement le virage islamique du régime. La loi prévoit des peines de 2 à 5 ans de prison et une amende de 500.000 à 1.000.000 de dinars (5.000 à 10.000 euros) contre toute personne qui « incite, contraint ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion ». Les mêmes sanctions sont prévues contre toute personne qui « fabrique, entrepose, ou distribue des documents imprimés ou métrages audio-visuels ou tout autre support ou moyen, qui visent à ébranler la foi musulmane ». La loi n’a pas tardé à être suivie d’application.

 

- En juin 2006, une trentaine d’étudiants Africains, qui eurent tort d’assister à un séminaire chrétien en Kabylie, eurent 10 à 15 jours pour quitter le territoire, une fois confisqués leurs titres de séjours.

 

- Le prêtre catholique Pierre Wallez, résidant en Algérie depuis de nombreuses années, fut été condamné le 30 janvier 2008 à un an de prison avec sursis par le tribunal de Maghnia (ouest Algérien).

 

 - A Oran, le père Hugh Johnson, en retraite depuis 2006, vit toujours sous la menace d’une expulsion. Il attend la réponse au recours introduit devant le Conseil d’Etat.

 

 - Le 21 mars 2008, huit ressortissants Suisses, devant animer des séminaires en Kabylie furent priés par la police de quitter le territoire.

 

 - Il n’est pas possible non plus pour les prêtres français d’obtenir des visas pour l’Algérie, à l’image de l’évêque de Pontoise Mgr Riocreux qui s’est vu refuser une visite à la communauté catholique d’Algérie en mars 2008.

 

  -En juillet 2008, deux Algériens convertis au Christianisme furent condamnés à 1000 euros d’amende. 

 

  -Selon Mustapha Krim, président des Eglises protestantes en Algérie, rien qu’entre janvier et mars 2008, dix églises protestantes ont été fermées dans tout le pays.  

 

Consulter notre catégorie sur l'Algérie        

 

Observatoire de l'islamisation, mai 2011

Lire la suite

24/05/2011 | Lien permanent

Algérie: Procès de 8 non-jeûneurs

algérie

Huit personnes doivent comparaître ce lundi 8 novembre devant le tribunal correctionnel d’Akbou, près de Béjaïa (250 km à l’est d’Alger), en Kabylie, pour n’avoir pas jeûné durant le ramadan, a indiqué dimanche à l’AFP un de leurs avocats Me Abderrezak Ammar-Khodja

Les prévenus, de confession musulmane, avaient été interpellés fin août par la police dans la localité d’Ouzellaguen, à une dizaine de km d’Akbou, alors qu’ils buvaient du café dans un local commercial fermé, a-t-il ajouté.

Déférés devant le justice, ils ont été inculpés d’atteinte aux “préceptes de l’islam”. Sept d’entre eux ont été remis en liberté tandis que le huitième, le propriétaire du local, avait été placé en détention provisoire avant d’être libéré le 6 septembre, selon Me Ammar-Khodja.

Plusieurs procès ont été intentés ces derniers mois contre des Algériens poursuivis pour “non-respect des préceptes de l’islam”, notamment contre des convertis au christianisme.

Mi-octobre, un jeune a écopé de deux ans de prison ferme et de 100.000 dinars (1.000 euros environ) d’amende pour n’avoir pas jeûné fin août durant le ramadan à Oum El Bouagui, à quelque 500 km au sud-est d’Alger, selon la presse algérienne.

Deux chrétiens non jeûneurs avaient été relaxés le 5 octobre à Ain el Hammam dans l’est algérien alors que le procureur avait requis trois ans de prison ferme. Un juge de ce tribunal kabyle avait prononcé un non-lieu car “aucun article (de loi) ne prévoit de poursuite” dans le cas de non respect du jeûne durant le ramadan.

Un procès est prévu le 28 novembre contre quatre convertis au protestantisme poursuivis pour “ouverture illégale d’un lieu de culte” à Larbaâ Nath Irathen, près de Tizi Ouzou, en Kabylie. Lire la suite

Lire la suite

08/11/2010 | Lien permanent

Le martyre oublié des chrétiens chaldéens (livre de témoignages)

9791090029224w.jpgPrésentation de l'éditeur:
Les persécutions anti-chrétiennes jalonnent l actualité des cinq continents, et l on oublie souvent outre arméniens, coptes et chrétiens du Maghreb islamique, le sort des chrétiens de Turquie. Déportations, massacres émigration forcée, beaucoup d entre eux ont trouvé refuge en France où ils continuent de témoigner de leur foi et de leurs traditions. Jean Monneret les a rencontrés, écoutés et s est attaché ici à mettre en valeur l histoire glorieuse et tragique de ces populations chrétiennes de Mésopotamie. Une enquête humaine et spirituelle bouleversante sur ce génocide silencieux.
L'auteur:
Né à Alger, Jean Monneret est Docteur en Histoire et diplômé de l Institut national des langues orientales. Après de nombreux ouvrages et articles consacrés à la Guerre d Algérie et aux problèmes politiques du Maghreb, il s est penché sur les épreuves des chrétiens d Orient. Une communauté catholique mal connue est présentée ici avec son histoire et l analyse de son destin particulier et tragique.

Lire la suite

12/06/2012 | Lien permanent

Quatre missionnaires Chrétiens arrêtés en Libye islamiste

"Les Forces de sécurité libyennes ont déclaré l’arrestation de quatre personnes à Benghazi sur des soupçons de tentative de convertir des Libyens au christianisme. Selon le gouvernement de la Libye, les suspects imprimaient et distribuaient des livres sur le christianisme.

Les agents de sécurité ont affirmé qu’ils ont trouvé 45 000 exemplaires. Dans le même temps, selon eux, 25 000 livres ont déjà été distribués à la population. Quatre personnes arrêtées ont la citoyenneté américaine, mais ils sont des ressortissants de différents pays, notamment de l’Égypte, de l’Afrique du Sud, de la Corée du Sud et de la Suède."

Source : La Voix de la Russie

Tout comme en Algérie (loi du 20 mars 2006) et au Maroc (article 220 du code pénal), la charia est appliquée en Libye, comprenant l'interdiction de tout apostolat pour les Chrétiens, soit leur extinction à long terme. La charia sunnite est formelle sur la question depuis la charte du Calife Omar dit "bien guidé" (rashidûn) par Allah. Ce point de loi islamique n'est pas réformable.

Lire la suite

19/02/2013 | Lien permanent

Le Maroc persécute légalement les chrétiens mais finance la grande mosquée de Blois

 Le-don-royal-de-Mohammed-VI-a-la-mosquee-de-Blois_image_article_large.jpg

Après les Grandes mosquées de Clermont-Ferrand et Saint-Etienne financées et gérées par le Maroc, c'est au tour de Blois de se faire financer une grande mosquée avec minaret pour une surface de 1500 m2, avec une école coranique comme il se doit. La Nouvelle République nous apprend que le Roi du Maroc a trouvé 787 000 euros pour finir la construction, alors que son peuple est massivement au chomage et peine à s'acheter le strict nécessaire pour mener une vie décente. 

Ceux qui lisent l'Observatoire de l'islamisation savent qu'en vertu de l'article 220 du code pénal marocain, les chrétiens faisant de l'apostolat sont régulièrement condamnés (jusqu'à 6 mois de prison ferme prévoit la loi!), des églises fermés, et les chrétiens étrangers expulsés s'ils osent parler du Christ aux marocains (lire nos archives). Un marocain n'a pas le droit de se convertir à une autre religion, et un chrétien ne peut obtenir la nationalité du royaume, c'est constitutionnel.

La prise d'influence du Maroc islamiste (comme l'Algérie qui persécute aussi les chrétiens depuis sa loi de mars 2006) sur les mosquées de notre territoire est inadmissible, et revêt les apparences d'une conquête territoriale dans les zones de colonisation musulmanes qui se multiplient dans l'hexagone.

Lire nos archives sur le sujet :

-Le Maroc va continuer à traquer les évangélistes (3.10.2011)

-Epuration religieuse au Maroc: ça continue (8.12.2009)

- Le Maroc chasse les chrétiens en vertu de l'article 220 du code pénal (19.07.2010)

Lire la suite

29/05/2012 | Lien permanent

Algérie: un cadre du Ministère des Affaires religieuses autorise les hommes à frapper leurs femmes

Le-ministre-algerien-des-affaires-religieuses-au-Progres-La-loi-anti-burqa-n-est-pas-une-erreur.jpg

Photo : Bouabdallah Ghlamallah ministre des Affaires religieuses de l'Algérie, connu pour traquer les chrétiens et inaugurer des mosquées en France.

Lu sur Algérie-Focus du 29 novembre (extrait)


Salim Mohamedi, un imam et inspecteur au niveau du ministère des Affaires religieuses, donc un cadre de l’Etat, vient d’ «autoriser» les hommes à frapper leurs épouses «comme dernier recours afin de leur faire peur et les remettre dans le droit chemin».


Des propos choquants rapportés par le quotidien arabophone Echourouk dans un papier consacré à la proposition faite par certaines associations afin de «criminaliser» les violences conjugales. Selon cet imam, l’Islam a autorisé les hommes à frapper leurs femmes seulement si les coups «ne sont trop violents et n’engendrent pas des blessures». Suite

Lire la suite

30/11/2013 | Lien permanent

L'islamisation totale de l'Algérie va s'incarner dans une mosquée colossale

Le renforcement de l’islamisation en Algérie va bon train. Depuis la rentrée 2005, l’étude de la  charia est imposée dans toutes les filières  du secondaire algériennes. Autre signe fort vers la construction d’Etat islamique, la nomination en mai 2006 de Abdelaziz Belkhadem  chef de file des "barbéfélènes", les conservateurs du régime proches des islamistes. Hostile à l’occidentalisation de la société, il se prononce pour la réhabilitation du Front islamique du salut (FIS). En juin 2006, lors dela réunion des ministres des affaires étrangères de l’OCI à Bakou, l’Algérie dans sa déclaration réaffirma « son soutien inconditionnel à l'Autorité palestinienne et à ses institutions»[1], soit un soutien franc au Hamas.

    Après la loi de mars 2006 punissant le prosélytisme chrétien de 2 à 5 ans de prison, la volonté de fermer les écoles francophones quelques mois plutôt (seuls véritables endroits d’alphabétisation), l’islamisation totale va s’incarner dans un monument colossal. Le quotidien El Moujahdi dans son  édition du samedi 06 octobre 2007, rapporte l’évènement de la cérémonie de sélection du bureau d’études lauréat du concours international d’architecture pour la Grande Mosquée d’Alger. L’appel d’offre va déboucher sur une Mosquée aux mensurations extraordinaires :

    « la Grande Mosquée d'Alger disposera d'une capacité totale de 120.000 places, une fois réalisée. Elle comprendra un minaret dynamique de 300 mètres de haut, contenant une bibliothèque et un institut supérieur des sciences islamiques. Le projet se composera également d'une maison du Coran, d'un centre culturel, d'un centre multiservices, d'un centre de soins, d'un hôtel, d'un immeuble d'habitation, d'une structure administrative, parking, espace vert… »

 

    Les milliards d'euros dépensés n'iront pas combler les manques en matières sanitaires, sociales et scolaires. La population peut être analphabète, le ventre vide et malade, Boutéflika pense lui à sa postérité. Déconsidéré, il joue la carte de l'Islam pour sauver son image, dans une cynique hypocrisie d'un homme se découvrant pieux à 70 ans passés.

   Un ancien compagnon du président Algérien, Hocine Ait-Ahmed, ancien cadre du FLN, déclara en juin 2005 ce qui mériterait d’être plus souvent dit  :

    « Les religions, les cultures juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique du Nord bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd’hui hégémonistes. Avec les Pieds-Noirs et leur dynamisme-je dis bien les Pieds-Noir et non les Français- l’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance africaine, méditerranéenne. Hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques, stratégiques. Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers les innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens[2] »

Voir notre dossier sur l’islamisation de l’Algérie contenant un rappel historique sur la création de cet Etat, un état des lieux de l'anti-christiannisme, ainsi qu'une réflexion sur l'hypothétique "traité d'amitié".

Obesrvatoire de l’islamisation, Octobre 2007.


[1] Cité in  La 33ème réunion des ministres des affaires étrangères de l'organisation de la conférence islamique s’est ouverte à Bakou, Agence de presse de la république islamique (IRNA), 20 juin 2006.

[2] Hocine Ait-Ahmed, Ensemble, n°248, juin 2005

Lire la suite

Le Front de gauche met à l'honneur l'Algérie islamiste sur son stand de la braderie de Lille

Parler d'Algérie islamiste n'est pas trop fort: le Premier ministre algérien est un islamiste notoire, les lois de mars 2006 punissent de prison les missionaires chrétiens et les convertis au christiannisme vivent leur foi dans la clandestinité. Ceux qui refustent de jeûner lors du ramadan sont interpellés. La charia est source du droit, et les universités islamiques sont publiques, etc, etc . Voir notre dossier Algérie.

 Source de la  photo

fdeg.jpg

Lire la suite

02/09/2012 | Lien permanent

Grand cadi d'al-Andalus, le grand père d'Averroès exigea la déportation des chrétiens

51nlVCvUOkL.jpg

Professeur de pensée et civilisation arabes à l'université de Toulouse-II, Dominique Urvoy est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Les Penseurs libres dans l'Islam classique (Albin Michel, 1996), Histoire de la pensée arabe et islamique (Seuil, 2006). Il revient dans sa biographie d'Averroès (Ibn Rushd) sur l'attitude de son grand-père vis-à-vis des chrétiens andalous, alors qu'il est le gardien de l'orthodoxie musulmane de par sa fonction :

"Abû-l-Walîd b. Rushd accepte du sultan ‘Alî, le fils du conquérant de l’Espagne Yûsuf b.Tâshfîn, la charge de « cadi de la communauté » de la province, en 1117. Les Almoravides ont confondu cette institution avec celle que l’on appelait en Orient « cadis des cadis », ou juge suprême. Progressivement, les deux termes deviennent interchangeables alors qu’ils renvoyaient, avant le XIème siècle, à des fonctions distinctes. Cela correspond à l’effort de centralisation voulu par la nouvelle dynastie. Elle imite, en cela, le califat abbasside de Bagdad car elle lui a fait ouvertement allégeance, consacrant la rupture avec l’isolement voulue par la dynastie andalouse qui, jusqu’en 1031, prétendait maintenir la légitimité des Umayyades de Damas, détruite au VIIIe siècle par leurs rivaux irakiens.  (…) Etant ainsi à la tête d’une hiérarchie de magistrats, de desservants de mosquées et de prédicateurs, le cadi suprême peut se voir consulté sur des sujets très divers. Notre personnage nous a laissé nombre de ces consultations juridiques (fatwâs) qui ont fait longtemps autorité. (…)

En 1125, le roi d’Aragon, Alphonse Ier le Batailleur, est appelé  à la rescousse par les chrétiens d’Al-Andalus. Ceux-ci que l’on nomme traditionnellement « mozarabes » , c’est à dire « ceux qui se veulent arabes », endurent en effet, depuis l’arrivée des Almoravides, des persécutions constantes, alors qu’elles n’étaient que sporadiques auparavant. La date cruciale est sans doute 1099, où le pouvoir fait détruire une église proche de Grenade, à laquelle les fidèles attachaient une signification particulière. De vexations en oppositions, on abouti à l’expédition du puissant voisin, qui accomplit un raid à la fois impressionnant et sans résultat notable, si ce n’est de mettre en péril ses alliés locaux. Abû-l-Wâlid b.Rushd, bien qu’âgé, juge la situation suffisamment préoccupante pour faire le voyage de Marrakech, capitale de l’empire.

Il prône l’expulsion des chrétiens, mesure que le souverain renforce encore en les faisant déporter vers les régions de Meknès et de Salé, où ils seront absorbés par la population musulmane, comme le seront les victimes de quatre déportations ultérieures.

(…) Son ouvrage principal consiste en un « exposé (bayân) » des réponses à des cas d’espèce données par les premiers docteurs du malékisme, réponses compilées au IXème siècle par l’Andalou al-‘Utbî. (…)

Non seulement tout cela paraît ne refléter qu’une fidélité à la plus nette tradition mâlékite d’Al-Andalus, ce qui correspondrait à l’image caricaturale donnée habituellement des Almoravides, réputés être axés sur un sec juridisme, mais par certains aspects on voit Ibn Rushd renforcer l’idéologie de ceux-ci. C’est le cas entre autres pour la question de l’attitude à adopter envers les non-musulmans, et plus précisément pour la guerre sainte (jihâd). Sa position vis-à-vis des mozarabes révoltés, dont nous avons parlé plus haut, ne tient aucun compte des vexations subies par eux et il se réfère seulement au prétendu « pacte » que ceux-ci sont censés avoir passé avec le pouvoir musulman pour continuer à subsister sous lui et et ne pas être anéantis. Une fatwâ le montre partageant l’inquiétude générale sur les conversions de chrétiens à l’islam, conversions qui ne pourraient n’être que de façade. Quand à la guerre sainte qui fut le « label de qualité » des Almoravides, elle lui apparaît, même après la victoire de ceux-ci, comme un devoir non simplement collectif, un groupe de volontaires suffisant à dédouaner la communauté, mais individuel et obligeant chaque être capable. »

Dominique Urvoy, Averroès, Les ambitions d'un intellectuel musulman, Flammarion, 2008. Pages 21-26

A noter que l'école sunnite malékite à laquelle il est fait référence est officielle en Algérie et au Maroc aujourd'hui, et choisie par la Grande Mosquée de Paris ainsi que par le Rassemblement des Musulmans de France qui contrôle le CFCM.

Lire aussi notre article : Averroès, référence méconnue des djihadistes contemporains.