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27/11/2008

Finance islamique: le Parisien interview Joachim Véliocas...sans publier

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  Dans le cadre de son enquête sur l'irruption de la finance islamique en France (lire l'article), le reporter du Parisien Marc Lomazzi m'a contacté la semaine dernière pour savoir si j'étais d'accord pour réaliser une interview. Avec mon accord, il m'envoie ses questions, en prenant le soin de préciser de clarifier mes éventuels liens avec l' « extrême droite ». Il cherchait sans doute pour illustrer la rubrique « il est pour - il est contre », un "extrémiste" de droite caricatural dans ses réponses pour jouer le partisan du non. Apparemment, mes réponses n'ont pas dû lui convenir...le MPF a été contacté quelques jours après afin de fournir un partisan du non à la finance islamique, rôle que Patrick Louis a très pertinemment défendu dans l'édition du 27/11/2008.

   C'est une pratique habituelle des journalistes que de prendre le poul d'un certain nombre de personnes liées à tel ou tel sujet, afin d'obtenir suffisamment de matière première pour ensuite faire un travail de discrimination (dans le bon sens du terme), pour obtenir une synthèse finale utilisant quelques citations ou infos des interviewés. Pour dire que Marc Lomazzi s'est simplement comporté en professionnel, je ne lui en veut d'autant moins qu'il a donné la parole à une sensibilité souvent ostracisée par la presse endettée, au contraire d'un Parisien en pleine progression en abonnés.

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Voici donc les questions et les réponses de mon entretien avec le journaliste Marc Lomazzi :


Marc Lomazzi: Etes-vous réservé ou hostile au développement en France de la finance islamique. Et si oui pourquoi ? 

   Joachim Véliocas:   S' il est évident que le droit public et le droit pénal contenus dans la charia sont incompatibles avec le droit français, en revanche, je ne vois rien à redire en ce qui concerne les règles de la finance islamique, ne sortant pas de notre légalité. En revanche, j'aurais été curieux de voir la réaction de l'opposition si la commission des finances du Sénat avait réuni les mêmes acteurs économiques que le 14 mai dernier, pour faciliter l'émergence de fonds d'investissements chrétiens garantissant des actifs se dirigeant vers des entreprises respectant la doctrine sociale de l' Eglise. La phobie des procès en islamophobie produit du zèle chez nos élites. 

ML: Faites vous un lien entre finance islamique et prosélytisme islamique ?

  JV: Les actifs financiers ne sont pas réputés pour faire de l'apostolat. En revanche, la crise financière est l'occasion pour les musulmans de réaliser un énorme coup de communication. Ils jouent sur du velours en faisant remarquer qu'une crise ayant pour cause une débauche de création monétaire ne pourrait avoir lieu avec la prohibition islamique du prêt à intérêt. Mais les deux idéologies, libérale et islamique, ont toutes deux leurs travers. La première ne garantie pas la sécurité des placements  par des réserves réelles et des régulations nationales , la deuxième bride l'entrepreneuriat chez les musulmans pratiquants.


ML: Craignez-vous que, par ce biais, le communautarisme se trouve renforcé ?

   JV: La majorité des musulmans ne rechignent pas à contracter des prêts à intérêts dans les banques françaises. La minorité qui aura assez de moyens et de convictions pour se diriger vers ces placements, place déjà la oumma ( « meilleure communauté suscitée parmi les hommes » Coran III, 110) au dessus de toute autre communauté d'appartenance. 

ML: Redoutez vous que des fonds islamique visent des secteurs stratégiques de l'économie ?

   JV: Une estimation de l'agence de notation Moody's situe à 700 milliards de dollars le marché de la finance islamique, en croissance de 10 à 30% selon les classes d'actifs. A titre de comparaison, le fond souverain Kowétien représente 213 milliards de dollars et le Qatari 50. La finance islamique est ventilée dans des centaines d'établissements financiers différents, n'obéissant pas à un Calife... son utilisation en tant qu'arme de guerre économique concertée, à la différence des fonds souverains, n'est donc pas évidente. Mais, tant que la Commission de Bruxelles interdira par idéologie libérale aux nations de se doter de systèmes de défense anti-OPA hostiles, comme on l'a vu en avril 2006 lorsque Dominique de Villepin a amendé sous la menace son décret visant à protéger 11 secteurs stratégiques de l'économie française, il y a tout à craindre car les Français ne sont déjà plus gouvernés par eux-mêmes en ce qui concerne la libre circulation des capitaux. 

En complément:

- lire l'article de La Tribune sur la Finance islamique.

- L'Ecole de management de Stasbourg lance son 3ème cycle en finance islamique.

 

Joachim Véliocas.

   Une bonne enquête de France 24 : 

16:09 Publié dans 13- ISLAMISATION | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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