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30/05/2011

"je dois admettre que les islamistes sont plus forts" (que les modérés)

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 "je dois admettre que les islamistes en Europe, et ici-même en Autriche, sont plus forts que nous. Ils ont plus d’argent et plus de ressources. Le regretté ministre de l’Intérieur, Liese Prokop, m’invita à un dialogue avec l’ancien dirigeant de la communauté musulmane. Il a expliqué que son Association était parvenue à la conclusion que mon concept d’un euro-islam devait être catégoriquement rejeté." Bassam Tibi est un musulman né en Syrie. Il vit actuellement en Allemagne où il enseigne les sciences politiques et les relations internationales et il a obtenu la nationalité allemande. 

Dans cet entretien pour le journal autrichien Kleine Zeitung, il semble reconnaître qu’il avait pris ses rêves pour des réalités.

M. Tibi, quand vous observez les révolutions arabes actuellement, ressentez-vous de l’inquiétude ou de l’espoir ?

Tibi : En fait, j’éprouve un mélange de ces deux sentiments. L’espoir réside dans le fait qu’une proportion importante de la population est descendue dans la rue pour protester sans craindre le pouvoir. Mon inquiétude est due au fait que les islamistes, et en particulier en Egypte, se préparent activement à prendre le pouvoir au nom de la démocratie. Les mouvements islamistes sont les seuls qui savent ce qu’ils veulent vraiment. Pendant la période de répression, ils étaient la seule force d’opposition, travaillant en collaboration avec leurs bases en Europe : Allemagne, Grande-Bretagne et Pays Scandinaves.

Et en Autriche également ?

Oui, en Autriche aussi. Les Frères musulmans ont une présence massive et beaucoup de pouvoir. Ils sont protégés par la constitution ici en Autriche.

Est-il impossible de créer un état démocratique avec les  Frères musulmans ? 

Ils jouent toujours un double-jeu : à l'extérieur, ils tiennent un discours libéral, conciliant et démocratique, mais en interne ils sont résolus à instaurer un Etat basé sur la charia. Mais hélas, la charia et la démocratie sont aussi incompatibles que l’eau et l’huile. Si dans une démocratie les mouvements non démocratiques sont intégrés, il ne faut jamais les laisser prendre le pouvoir, comme cela se passe en Turquie en ce moment. Lire la suite

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