17/11/2011
L'horreur judiciaire en Afghanistan: le documentaire choc que Bruxelles veut censurer
La charia est appliquée dans les tribunaux de l'Afghanistan "libéré", les lecteurs de l'Observatoire avaient déjà été mis au courant de peines de mort pour apostasie.Une journaliste s'est penchée sur le sort des femmes...
Une cinéaste de Londres a été menacée de poursuites par l'Union européenne après avoir fait un documentaire exposant l’abus dont les femmes sont victimes en Afghanistan.
L'UE a retenu les services de Clementine Malpas [photo] pour exposer le sort des femmes battues et violées qui ont été condamnées pour «crimes moraux» par les tribunaux afghans misogynes. Mais 24 heures après la livraison du film, les autorités de l’UE ont déclaré qu’elles bloqueraient sa sortie pour éviter de «nuire aux relations avec la justice» afghane. Ms Malpas, 30 ans, est maintenant accusée d’avoir enfreint son contrat, le film ayant été présenté à des spectateurs extérieurs.
Elle a obtenu le consentement écrit de filmer Gulnaz, 19 ans, emprisonnée pendant 12 ans pour adultère après avoir été violée, et Farida, 26 ans, également emprisonnée pour adultère après avoir fui son mari violent. Les deux femmes ont risqué leur sécurité personnelle pour s'exprimer sur la manière dont elles sont traitées par le système judiciaire de l'Afghanistan. Gulnaz déclare devant la caméra : «Je dois [faire le film] car lorsque tout le monde verra cela, ce sera une leçon et ces choses n’arriveront plus en Afghanistan». Le cousin de son mari l'a violée, la rendant enceinte, mais après avoir dénoncé son agresseur à la police, elle a été emprisonnée à Kaboul et sa petite fille est avec elle.
Pour Ms Malpas, qui a produit plusieurs films sur les droits humains en Afrique et en Afghanistan, «Il revient aux femmes de décider si elles veulent raconter leur histoire, et j'admire leur courage lucide. Ce n’est pas à nous de décider de censurer leurs voix.» Elle a critiqué le «processus judiciaire défaillant, machiste et biaisé» en Afghanistan où près de la moitié des femmes incarcérées le sont pour des «crimes moraux».
Un porte-parole de l'UE a déclaré: «Les femmes et leurs familles doivent être protégées, ce qui signifie que leurs identités ne peuvent en aucun cas être révélées ... dans sa forme actuelle, le film ne cache pas les personnes en question.»
Source : EU wants to ban my film on victims of rape in Afghanistan, par Tom Harper, Evening Standard, 15 novembre 2011. Extraits traduits par Poste de veille
13:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.