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01/11/2013

Tunisie: les liens troubles entre Frères Musulmans et salafistes violents

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Un fondateur d'Ansar Charia, l'organisation salafiste interdite, révèle ses véritables origines, l'étendue de ses liens avec Ennahdha, et ce qui se fait «derrière le rideau». La face cachée des relations entre les partisans de Rached Ghannouchi et ceux d'Abou Iyadh. 

Par Aaron Y. Zelin* (extrait)

"(...)Ansar Charia a également eu des rencontres et des contacts avec Ennahdha [Frères Musulmans tunisiens], aujourd'hui le plus grand parti politique en Tunisie, y compris avec son chef Rached Ghannouchi.

Selon le membre fondateur d'Ansar Charia avec qui j'ai eu des discussions, les relations entre les salafistes et Ennahdha remontent à l'époque où les membres de chaque groupe étaient ensemble en prison. Mais ils ont continué, après leur sortie de prison, à échanger des lettres et à entretenir une communication étroite, mais à des fins bien plus cyniques. Il y a, par exemple, une lettre de Ali Larayedh, l'actuel chef du gouvernement de la Tunisie, à Noureddine Gandouz, une autre figure d'Ennahdha, où il aurait expliqué que les salafistes sont bénéfiques à Ennahdha, car ils donnent, par contraste, une image de modération au parti islamiste.

Après le renversement de Ben Ali et la libération des prisonniers, le dialogue entre des factions au sein d'Ennahdha et Ansar Charia s'est poursuivi. L'homme avec qui j'ai parlé en 2011 a personnellement assisté à deux réunions au domicile de Ghannouchi à El-Menzah, au nord de Tunis. Lors de ces réunions, Ghannouchi aurait demandé à Abou Iyadh d'encourager des jeunes d'Ansar Charia à se joindre à l'armée nationale pour l'infiltrer et un autre groupe de jeunes à faire de même avec la garde nationale.

Cette allégation devient moins surprenante quand on garde à l'esprit la vidéo fuitée, et diffusée en octobre 2012, où l'on voit Ghannouchi fournir des conseils stratégiques aux salafistes. Dans une partie de la vidéo, le chef d'Ennahdha avertit: «L'armée est dans leur mains [par allusion aux laïcs]. Nous ne pouvons pas garantir la police et l'armée.» Lire la suite 

* Chercheur auprès du Washington Institute, qui axe ses recherches sur la façon dont les groupes jihadistes s'adaptent au nouvel environnement politique post-révolutions arabes et sur la politique salafistes dans les pays en transition vers la démocratie. 

Titre original de l'article : ''Tunisia: Uncovering Ansar al-Sharia'' (Tunisie : A la découverte d'Ansar Charia). 

Source : Washington Institute. 

20:15 Publié dans 23- TUNISIE | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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