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06/11/2009

Mosquée de Marseille : des universitaires islamologues dénoncent la lâcheté de Gaudin

  Alors que les médias aux ordres tentent de faire croire que les opposants au projet de la Grande Mosquée de Marseille sont tous des suppôts de l'extrême-droite, donc à disqualifier d'avance, nous remontons cette note d'août 2007 : 

  A la suite de la décision de la mairie de Marseille de construire l’une des plus grandes mosquées de France (alors que la ville en compte déjà plus de 60), trois universitaires français, spécialistes du monde arabe et de l’islam, ont envoyé le 03 aout 2007 la lettre suivante à Jean-Claude Gaudin, maire de la ville :



 "  Monsieur le Sénateur Maire,
  “C’est la dignité, le respect des valeurs de la République que de permettre à des gens de pratiquer leur culte”, dites-vous pour justifier l’autorisation de la grande Mosquée de Marseille.

   Vous n’êtes pas sans savoir, osons-nous le supposer, que la religion musulmane n’est pas seulement un culte, mais aussi une doctrine sociale et politique, et qu’en lui donnant un lieu de culte, vous donnez aussi une place forte, une citadelle à cette doctrine sociale et politique, dont l’institutionnalisation ne peut être qu’un premier pas pour les visées hégémoniques qui lui sont inhérentes.

   Que proposez-vous pour éviter le passage ambitionné de l’institution d’un culte à l’activité sociale et politique en vue de cette hégémonie ? Rien probablement.

   Vous n’êtes pas sans savoir que cette doctrine dénonce les libertés républicaines au nom de la loi musulmane, et que la liberté religieuse dont fait partie la liberté de culte que vous octroyez si généreusement, est proscrite et châtiée dans l’islam.

   Quel est le sort du musulman apostat, seul terme pour désigner celui qui se convertit à une autre religion ? C’est souvent la mort, en tout cas l’exclusion, vous le savez Monsieur Gaudin. Quelles garanties avez-vous prises en donnant de tels gages à des adversaires acharnés de la laïcité, des libertés fondamentales, de l’égalité entre les uns et les autres ? Aucune, probablement.

   Il faudrait accepter le culte au nom de nos valeurs, et refuser la doctrine sociale et politique, liée à ce culte, au nom de ces mêmes valeurs. Le faites-vous ? Non, Monsieur Gaudin. Monsieur le Sénateur-Maire, vous bradez nos valeurs, vous bradez notre histoire et nos combats."

Yolande de Crussol, Maître de conférences, Département d’Etudes Arabes de l’Université Lille 3 .
Marie-Thérèse Urvoy, Professeur d’Islamologie, Institut Catholique de Toulouse
.
Dominique Urvoy, Professeur des Universités, Département d’Etudes Arabes de l’Université Toulouse le Mirail

13:57 Publié dans 04 - COLLABORATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaudin, grande mosquée de marseille, mosquée de marseille | |  Facebook | |

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