06/11/2007
Pakistan : la spécialiste de Science-po nous demande d'arrêter les fantasmes
Tel Gilles Képel, aussi professeur à Science-po, qui annonçait dans son livre paru en 2001, Jihâd, le déclin inexorable de l’islam politique (on a vu ce qui l’en est advenu en Turquie, Palestine, Egypte et Maroc où les islamistes ont progressé partout), cette universitaire veut nous faire croire que la charia n’a aucune chance de remplacer l’ordre précairement établi.
Or, la charia est aujourd'hui appliquée dans nombre de régions pakistanaises, et est déjà une des sources de loi. L'article 295 C du Code pénal pakistanais, condamne à mort tout blasphème envers Mahomet, soit toute critique. Déjà, en 1979, une série d'ordonnances Hudud (punitions coraniques) ont été adopté sous la dictature du général Tante dans le cadre de son programme d'islamisation du pays, comprenant la lapidation ou une peine de 100 coups de fouet pour la fornication, l'amputation pour le vol et le viol à main armée, et les coups de fouet pour la consommation d'alcool ou de drogue.
Le 2 juin 2002, à Peshawar, l'Assemblée avait adopté le texte dit "Shariat Bill", ou loi sur la Charia, faisant ainsi de la Province de la Frontière du Nord-Ouest la première à adopter la loi islamique. Après un vote par acclamations, la décision prise à l'unanimité fut accueillie par les membres de l'Assemblée par un cri de triomphe: "Allah est grand! Allah est grand!". Les opposants étaient trop peu nombreux et trop effrayés pour pouvoir s'opposer à l'offensive des religieux.
Information capitale pour comprendre la mentalité des futurs adultes au Pakistan : l’enseignement public compte moins d’élèves que ceux des madrasas, largement financées par l’Arabie Saoudite. Lorsque l’on sait que la nature de l’Islam pakistanais, issu de l’école Déobandi, a donné par porosité un régime taliban en Afghanistan, les journalistes occidentaux ont de quoi s’inquiéter, et non fantasmer.
Certes, le Président Mousharraf a réussi à enlever des Tribunaux islamiques les jugements concernant les adultères et les viols, pour les traiter dans des tribunaux civils. Mais les leaders islamistes y voient un encouragement au libertinage et leur mécontentement actuel vient aussi de là.
Toujours selon la spécialiste : « Le militantisme islamiste dans les régions pachtounes est aussi l'expression d'un mouvement social, qui prend une expression religieuse mais qui est avant tout social ». La vieille grille de lecture marxiste, expliquant la raison première d’un grossissement des troupes islamistes, non par une foi profonde, mais par le non contrôle du Capital et la pauvreté. Le sentiment de frustration contribue certes à renforcer le discours victimaire des imams, mais un militant islamiste pense d’abord à son salut avant de penser à son porte-monnaie.
Selon Mariam Abou Zahab « une main de fer dans ce pays freine la montée de l’islamisme ». Mais cette main tient une armée qui se pose beaucoup de questions quant à la compatibilité entre servir Musharraf et servir l’Islam. Lors l'assaut contre la mosquée Rouge, la moitié des forces spéciales pleuraient en disant : "On a tué des musulmans." Aussi, le port de la barbe est de plus en plus courant dans l’armée, ce qui n’est pas anodin.Il est aussi de notoriété que les services secrets, l’ISI, état dans l’état, constitué de dizaines de milliers de fonctionnaires, est largement pénétré par le courant islamiste.
Certes, les partis islamistes sont minoritaires à l'assemblée, mais les gages d'islamité qu'ont dû donner les majoritaires pour obtenir des élus montre la preignance des mouvements islamiques dans les provinces. Tant que l'armée reste fidèle au régime, les islamistes seront contenus...mais combien de temps préfèreront-ils servir Musharraf plutôt que Allah?
L’avenir dira qui entre Abou Zahab et l’Observatoire de l’islamisation, se rapproche le plus de la réalité.
Observatoire de l'islamisation, novembre 2007
21:10 Publié dans 14- DESINFORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : France, politique, modem, sarkozy | | Facebook | |
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