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10/09/2008

Soirée Soufie à l’Institut des cultures d’Islam fondé par Bertrand Delanoë

       

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   Deux confréries ayant pour projet l’installation de la charia en Occident sont invitées le 15 septembre à émouvoir musicalement les parisiens, dans le cadre des Veillées du Ramadan de la Mairie de Paris. Explications.  

 

1) La Tariqa Qadiriya Boudchichiya 

   Le Samedi 15 septembre 2008 aura lieu une soirée consacrée à la confrérie (tariqa) soufie marocaine Qadiriya Boudchichiya, présentée par le bulletin de l’Institut des cultures musulmanes de Paris (financé et créé par la mairie de Paris)  comme un simple mouvement musical d’ « art du chant », d’ « improvisation mélodieuse qui s’appuie sur la poésie mystique musulmane » . Si la pratique musicale est effectivement une des caractéristiques de la confrérie, celle-ci a surtout vocation à étendre le pouvoir islamique dans le monde entier, en conquérant jusqu’à l’Occident. Un des grands Cheik contemporain de la confrérie, Mokhtar Qadiri Boudchichi, , affirmait en 1968 dans son testament spirituel : 

« Dieu m’a intimé l’ordre de faire connaître les commandements divins (la charia) et d’amener ses Serviteurs sur la voie de la vérité et de la guidance. Il m’a promis la victoire avec l’affermissement de cette vérité en Orient et en Occident. […] Dieu m’a informé, qu’en son temps, notre Tariqa se propagera considérablement » 

   Selon les croyances de cette fraternité soufie, le « Sheik Vivant » descendrait en ligne directe du « prophète » Mohamed, ainsi appelé « hériter Mouhamédien ». L’imitation du Prophète est requise, ce qui ne manque pas d’inquiéter lorsqu’on sait que sa biographie officielle (la Sîra) rapporte qu’à Médine, Mahomet dirigea 19 batailles et razzias… 

   Lors du grand séminaire mondial de la confrérie en décembre 1999, à Casablanca, le docteur Larbi Rahim traita du "Soufisme et modernisme" où il rappela que le premier niveau du soufisme consiste à « respecter les dogmes de l’Islam » ; soit le canon de la loi islamique sunnite, les savants soufis ayant collecté le Hadith : « quels  sont ces hommes […]qui ont collecté les Hadiths du Prophète, sinon les Imams et les Shouyoukhs Soufis ? » expliqua le conférencier. 

 

2) La Tariqa Burhaniya 

   Ce même 15 septembre, l’Institut municipal parisien consacrera la deuxième partie de soirée à écouter une autre confrérie soufie. La Tariqa Burhaniya Disuqiya Shadhuliya, qui fut fondée par Sayyidi Ibrahim al-Qurayshi ad-Disuqi (13e siècle), considéré comme  le quatrième des quatre plus grands Maîtres soufis (Aqtab). Il y a de nos jours des millions de Burhanis et des centaines de communautés burhanies à travers le monde. Depuis 1981, la Tariqa s’est également étendue en Europe et en Amérique du Nord. 

  Le maître Muhammad Uthman (1902-1983) fut l’artisan de l’expansion mondiale d’une confrérie jusque là cantonnée à l’Egypte, où elle compta  3 millions de membres durant les années 70.  Muhammad Uthman avait consigné sa vision de la « réception de la tariqa » syndrome délirant ou extatique -c’est selon- commun à tous les Maîtres succédant à leur père, lui-même « descendant de Mahomet ». 

Voici un extrait de sa vision : 

   « Au cours de mon sommeil et de mes visions, je vis une locomotive tirant un wagon unique arriver vers moi et s’arrêter juste en face de mes pieds. Je réalisai que le train venait de Disuq, le village de mon Sheikh. Ce rêve se répéta pendant 40 jours. Après quoi la vision devint plus tangible et pénétrable. Alors j’ouvris le wagon et trouvai à l’intérieur un cercueil. J’ouvris le cercueil et trouvai un corps enveloppé d’un linceul blanc. Je retirai le linceul blanc et trouvai en dessous un linceul vert. J’ôtai le linceul vert et trouvai en dessous un linceul jaune.
Ce sont les trois couleurs de la Tariqa: Le blanc est celle que le Messager d’Allah, le Prophète Muhammad (saws) a donnée à Sayyidi Ibrahim.
Elle symbolise la loi islamique (Charia). Le vert est la couleur de Sayyidna al Husain et le jaune est la couleur de Sayyidi Abul Hassan al Shadhuli. Le jaune symbolise la conquête des sept égos au long du chemin spirituel »
 

     Ainsi, on voit bien que contrairement à une idée reçue, les Soufis ne sont pas les « bouddhistes de l’islam », sympathiques mystiques n’ayant que des préoccupations spirituelles cherchant un simple détachement au monde. La mise en place de la loi islamique est indissociable de leur projet commun, et ce n’est que dans une terre pacifiée par la charia que peut s’épanouir le Soufi. 

Le « grand jihâd », combat spirituel, le fameux « effort contre ses passions », ne peut se réaliser pleinement que dans une société favorable à l’Islam. Al-Ghazali (1058-1111), appellé "l' argument de l’islam",  grand théologien sunnite, dans son Livre du Repentir, explique le distinguo entre le  petit jihâd , guerrier et expansionniste, avec le grand jihâd, spirituel :        

« La cessation de l’inclination est due à la force de la certitude et à la sincérité de la lutte antérieure […] l’affirmation de celui qui estime cela n’atteint pas le mérite du combat spirituel puisqu’elle relève une incapacité à embrasser le sens plénier du mot jihâd (combat spirituel), car le but du jihâd (guerrier) n’est pas une fin en soi, il vise plutôt le fait de briser l’acharnement de l’ennemi pour qu’il ne t’entraîne pas vers ses désirs et s’il échoue dans sa tentative de t’entraîner ainsi, il ne peut plus t’empêcher d’emprunter la voie de la religion. »[1] 

   Le même Ghazali, connu pour avoir réalisé une synthèse réconciliant Soufis et traditionalistes sunnites explique dans un autre de ses ouvrages majeurs :

« Combattre effectivement est aussi malaisé que de reprendre le souffle. Seul le connaîtra celui qui cherche à extirper l’appétit de son âme. C’est pourquoi les compagnons ont dit « nous revenons du « petit jihâd » pour aborder le « grand jihâd » ils ont donné à la lutte à l’épée contre les mécréants le nom de « petit jihâd ». C’est ainsi que quand on a demandé au prophète « quel est le meilleur des jihâd Ô envoyé de Dieu » il a répondu « Le combat contre tes passions[2] ». 

   Ghazali fut cité lors du séminaire mondial Soufi de la confrérie Qadiriya Boudchichiya évoqué plus haut, il est effectivement une référence transcendant l’histoire, ses livres emplissent les rayons Islam des grandes librairies françaises.                                 

Joachim Véliocas, Observatoire de l'islamisation, septembre 2008.  Auteur de « L’islamisation de la France » (Editions Godefroy de Bouillon, 2007) 

 


[1] Abou Hâmid al-Ghazâlî, Livre du repentir,éditions de la Ruche, 2003, p.141

[2] Al-Ghazali, La mesure des Actes, Albouraq, 2005. En vente libre en France, Fnac compris.

23:10 Publié dans 04 - COLLABORATION | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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