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23/10/2008

L'IRIS roule pour la Turquie

 

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   Qui n'a jamais entendu un expert de L'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) dans les médias asséner ses analyses aussi conformistes que consensuelles? Fondé en 1991, dirigé aujourd'hui par le socialiste Pascal Boniface, ayant pour président d'honneur le socialiste/mondialiste Pascal Lamy, il est administré par une pléiade de personnalités éclectiques, allant de Phillipe Seguin (qu'on croyait souverainiste)...à Lilian Thuram, en passant par Hubert Védrine (qui se dit pourtant bainvillien en politique étrangère).

    Parmi les nombreux « experts » on trouve sans surprises Jean-Yves Camus, omniprésent dans les médias lorsqu'il s'agit d'analyser l'extrême-droite ou la prétendue telle, rédacteur dans le très communiste "Ras le Front", dont la branche militante est notoirement composée de "redskins" violents. 

   Mais on évitera de s'épuiser à disséquer l'organigramme et les enseignements des chercheurs de l'IRIS lorsqu'on lira le compte rendu d'une conférence sur la Turquie donnée par le n° 2 de l'organisation, Didier Billion, à l'équivalent de l'IRIS en Algérie, l'Institut diplomatique et des relations internationales (on verra dans ce pléonasme le niveau d'intelligence de l'Institut)) le 18 octobre 2005. 

    Un condensé d'idées reçues allant toutes dans le même sens: l'Union Européenne doit intégrer complètement la Turquie...quitte à ce qu'elle possède par sa démographie plus de parlementaires que la France ainsi que plus de voix au Conseil. Les français seraient davantage gouvernés par des Turcs que par des Français et ce dans 50 domaines supplémentaires en vertu du Traité de Lisbonne qui prévoit de transférer à l'UE le peu de souverainetés restant aux nations. Parmi ces 50 compétences on rappellera les plus importantes : gestion des frontières, visas, droit des étrangers (clandestins inclus), politique commerciale, services publics, fonds structurels, sécurité sociale, réseaux d'énergies, santé publique, transport, recherche... 

Voici quelques extraits de la conférence de Didier Billon rapportés par M.DAHMANE Farid du Secrétaire Diplomatique Stagiaire à l’IDRI : 

« Le conférencier a commencé par faire remarquer que la Turquie aspire à faire partie de l’Union Européenne depuis plus de quarante ans, sans que ne lui soient opposés, comme c’est le cas depuis peu, des arguments de type identitaires, pour marquer l’hostilité à son adhésion. (note de l'Observatoire: Billon omet de remarquer que lors de ses précédentes candidatures, l'Europe n'était qu'une union économique et non un superEtat politique) Il a regretté, à ce propos, la tournure politicienne de certaines prises de position politiques internes qui vont dans ce sens, notamment en France et en Autriche.
Selon lui, le débat très passionné, à ce propos, entaché de surenchères, dans certains pays d’Europe et plus particulièrement en France, subi l’influence négative du dossier de l’immigration et de la montée de l’extrême droite.

Tout en soulignant
la vacuité de l’argument géographique (SIC), qui tient à voir la Turquie hors du continent européen, le conférencier reprend à rebours l’argument historique des tenants du refus de son adhésion, en faisant remarquer que l’empire ottoman faisait partie du concert européen (Ndo: Billon omet de rappeler les relations conflictuelles, 90% plus courantes que les rares accalmies diplomatiques) et que la république turque kémaliste fut édifiée selon un modèle d’Etat-nation né en Europe. . (Oui mais le kémalisme est mort depuis longtemps)

Concernant les arguments politiques qui tendent à mettre en doute l’effectivité d’un régime démocratique, en phase avec les systèmes politiques au sein des pays de l’U.E., le conférencier a fait remarquer que l’alternance au pouvoir, en Turquie est en vigueur depuis deux décennies, que la presse est complètement libre et qu’une forte société civile existe. L’islam politique, quant à lui, s’est fondu dans le système démocratique et s’est banalisé, par le fait du respect des règles du jeu politique.

  Sur la question de Chypre, le professeur BILLION a rappelé la position positive de la Turquie, à l’égard du plan du Secrétaire Général des Nations unies pour l’unification de l’île.
  Ce plan préparé, avant et en vue de l’adhésion de Chypre, à l’U.E., fut rejeté par une majorité de chypriotes du sud.
(Ndo: le plan Annan sur l'unification de l'ile de Chypre fut refusé à juste titre car il comprenait des clauses inacceptables pour les Chypriotes: impossibilité d'acheter des biens immobiliers en zone nord, réduction du territoire chypriote-grec de 37% à 20% de l'ile, absence d'un plan de retrait des 30 000 militaires turcs. Voilà ce que l'expert de l'IRIS appelle une « position positive » !!!)

Le professeur, fait également remarquer, sur cette question, que le refus turc de reconnaître Chypre est temporaire, car une telle reconnaissance devrait obligatoirement intervenir, à terme, en tant que condition d’adhésion.
Les arguments économiques, en faveur de l’adhésion, sont également solides » (Cette dernière assertion est un mensonge éhonté. En 2007, dans le cadre de la pré-adhésion, les contribuables européens ont déjà dépensé 3,7 milliards d'euros pour les Turcs. Concernant les prévisions de subvention en cas d'adhésion, se reporter aux études du coût de l'intégration que nous avions rappelées dans une précédente note.)

Lire l'intégralité de la synthèse de la conférence. 

Accéder à notre dossier Turquie

Joachim Véliocas, Observatoire de l'islamisation, octobre 2008.

23:08 Publié dans 04 - COLLABORATION | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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