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04/05/2010

Mosquée d'Istres: la piste gitane

Extrait de l'enquête de Minute :

"Dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 avril, la mosquée d’Istres (sous-préfecture des Bouches-du-Rhône, à cinquante kilomètres de Marseille) a été la cible de tireurs anonymes qui ont logé 30 balles dans la façade du bâtiment. [...] il pourrait apparaître que l’attentat commis contre la mosquée d’Istres soit le fait d’extrémistes n’ayant pas l’Islam en odeur de sainteté. Un raccourci cependant trop facile pour être honnête. Et, surtout, pour être basé sur autre chose que sur une hypothèse.

Or à Istres, lors de cette fameuse nuit du samedi 24 au dimanche 25 avril, un autre fait divers s’est produit. A L’Usine, une salle municipale pour journées culturelles et soirées festives [...] il y a eu une bagarre générale. A 22h30, trois heures avant l’attentat contre la mosquée. Alors que les locaux avaient été réservés par le lycée Rimbaud pour une soirée entre jeunes gens, des individus se sont invités pour gâcher la fête. D’où la bagarre. Les importuns [...] appartiennent à la communauté des gens du voyage. Depuis un an, ils ont posé leurs caravanes sur un terrain proche de L’Usine, ce qui engendre des tensions. […]

Concours de circonstances et incroyable coïncidence qui va lancer la rumeur: l’Usine, le camp des gitans et la mosquée profanée sont dans le même périmètre, sur l’ancienne route qui conduit de Istres à Fos-sur-mer. Se pourrait-il alors que des Gitans, exaspérés d’être régulièrement mis à la porte de l’Usine, se soient bêtement vengés en arrosant de balles la mosquée toute proche? « Minute » a contacté un riverain qui est persuadé que cela n’est effectivement qu’une affaire de mauvais voisinage:

« L’affaire de la mosquée n’a rien de politique. C’est du droit commun! Comme à Istres il n’y a pas d’aire officielle pour les gitans, ils se sont installés près de l’Usine. Malheureusement, ça crée des tensions. Et c’est vrai que le lendemain de l’attentat contre la mosquée, il y avait moins de caravanes. »


Sous-entendu: il y en a qui ont filé avant que la police judiciaire, saisie du mitraillage de la mosquée, ne vienne leur poser des questions embarrassantes, voire perquisitionner dans le camp. Bémol: ils peuvent être tout aussi bien partis pour ne pas avoir à répondre des plaintes déposées après l’intrusion dans L’Usine. Bien évidemment, dans cette histoire, le but de « Minute » n’est pas de jeter la pierre dans le jardin de telle ou telle communauté. Il est de faire comprendre que canarder une mosquée n’est pas forcément un acte politique imputable à des fanatiques, comme nos politiques se sont empressés de l’affirmer. La police a d’ailleurs fait savoir que concernant l’attentat contre la mosquée Arrahma, elle suit « plusieurs pistes »."

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