05/10/2010
Mosquée de New-York: Slate.fr tombe dans le panneau du "Centre culturel" sympa
Dans un article du 4 octobre du média de gauche Slate.fr, traitant du projet de mosquée faisant polémique près de "Ground Zero" , on peut lire :
« le projet qui a été abusivement qualifié de «mosquée de Ground zero» n’est en fait ni une mosquée, ni à Ground zero. Il s’agit d'un centre communautaire ouvert à toutes les confessions qui contiendra notamment une salle de sport, une piscine, un restaurant, un centre pour enfants, des studios artistiques et une salle de prière islamique, et se situera à deux pâtés de maison au nord du site où se trouvaient les tours jumelles du World Trade Center. » Slate.fr reprenant sans une once d’esprit critique les informations du Guardian, qui, avec ses confrères progressistes Newsweek et Times, prend une mine de précautions pour ne pas heurter l’opinion musulmane.
On comprend que pour Slate.fr, ceux qui s’obstineraient à voir dans ce sympathique projet culturel un espace de subversion islamiste dans un habillage « tendance » destiné à faire passer la pilule d’une mosquée, sont des rustres républicains. Pire, des incultes américains profonds formant les troupes des Tea-party. Mais on n’attendait pas autre chose d’un média (pardon un « pure player ») dirigé par l’ancien directeur du Monde Jean-Marie Colombani, dont la rédaction est aussi composée d’anciens du quotidien de référence pour la gauche, Eric Leser et Eric Le Boucher.
Pourtant, la stratégie de la « paramosquée » est utilisée depuis des décennies par les islamistes du monde entier afin de capter des recrues des clubs sportifs aux médiathèques « culturelles ». En France, de nombreuses mosquées ont leurs équipes sportives, bibliothèques et autres commerces intégrés.
Comme le rapporte le chercheur Lorenzo Vidino dans son étude remarquable sur les Nouveaux Frères musulmans en Occident [The New Muslim Brotherood in the West] éditée aux prestigieuses Columbia University Press en septembre dernier :
« Au lieu d’être un simple espace d’étude, la mosquée est le centre de la communauté, un forum social, religieux, éducatif et d’engagement politique. Même si cette multiplicité d’activités n’est pas exclusive aux centres islamiques contrôlés par les Frères Musulmans, elles reflètent leur vision d’une religion comme un système englobant tous les aspects de la vie. Selon Mohammed Akram, membre de la branche américaine des Frères de son propre aveu, les Centres islamiques doivent tendre à devenir une place privilégiée pour « les études, la famille, les séminaires, les visites, le sport, un club social, les activités féminines, les crèches, un bureau de décisions politiques et un centre de diffusion de presse, magazines et livres » [ Source : Mohamed Akram, An Explanatory Memorandum on the Strategic Goals for the Group in North America, Governement Exhibit 003-0085 in United States v.Holy Land Fondation et al., 3:04-cr-240 (ND, Tex.)]
Dans chaque ville majeure américaine, le Centre islamique est devenu, selon Akram, « l’axe de notre Mouvement » (note : le Mouvement islamique est l’autre nom des Frères Musulmans) - « la base pour notre développement » nécessaire pour « nous instruire, nous préparer et fournir des bataillons en plus d’être une « niche » pour nos prieurs ». Toutes les activités de la paramosquée, des matchs de football aux voyages, des conférences aux initiatives pour nettoyer les espaces verts du quartier, servent à forger un sens de la communauté et à faire avancer le message du mouvement. Carry Wickham a parfaitement décrit le phénomène dans la banlieue du Caire : « Un groupe d’amis et moi cherchions à recruter trois autres types du quartier » dit un militant des Frères qu’elle interrogea. « Alors on les a invité à jouer au foot, mais évidemment ce n’était pas seulement du foot; on leur parlait également du licite et de l’illicite. Ils ont vu que nous étions justes, qu’on ne se la racontait pas, qu’on était un bon exemple, et peu à peu, à force, on essayait de leur montrait la voie droite » [source : Wickham, Mobilizing Islam, 130] . Ces dynamiques sont identiques dans les banlieues à fortes populations musulmanes à Londres, Marseille, New-York, et les autres villes de l’Occident »
Lorenzo Vidino, The New Muslim Brotherhood in the West, Columbia University Press, page 45. Traduction Joachim Véliocas.
De plus, si les « journalistes » de Slate.fr consultaient l’Observatoire de l’islamisation, ils auraient appris les liens indéniables de l’imâm Rauf pilotant le projet de New-York avec les Frères Musulmans, ainsi que sa volonté non dissimulée d’appliquer une Charia différente des systèmes juridiques occidentaux de son propre aveu.
Décidemment, concernant la question islamique, l’incompétence des journalistes est la meilleure chance des islamistes, comme nous le démontrons fréquemment dans nos colonnes.
Observatoire de l’islamisation, octobre 2010
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