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25/04/2012

"Le fondamentalisme à vue de nez", critique de l'hypocrisie salafiste par Ahmed Halli

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Par Ahmed Halli -  (extrait d'une chronique du 26 mars 2012)
halliahmed@hotmail.com


"L'avantage incontestable qu'ont les Européens, et les Français en particulier, sur nous c'est qu'ils ne se lassent pas de nous étudier sous toutes les coutures, surtout celles qui servent à ajuster nos gandouras et nos djilbabs. De ce côté-ci de la plaque tectonique, en charge du choc des civilisations, nous ne voyons pas la nécessité de faire la même chose. Convaincus de la supériorité de notre religion, arrivée en dernier, mais sûrement pas la dernière, nous réfutons tout ce qui dans leur spiritualité peut nous causer des cas de conscience. 

Même lorsque nous vivons chez ces «kouffars» et que nous jouissons de leur hospitalité, nous veillons à nous prémunir contre leurs travers qui ne sont pas assurément les mêmes que les nôtres. Nous ne cherchons pas à comprendre ces «Gens du livre», ce qui nous demande trop d'efforts et occasionne un surcroît de migraines, mais nous nous attachons à vivre comme eux sans devenir comme eux. (...)

Il est heureux que le naturel fasse irruption sur la scène du crime sans y avoir été convoqué : un imam saoudien vient d'en apporter la preuve. Or, il ne s'agit pas de n'importe quel imam d'une province éloignée du royaume, mais d'une sommité religieuse, en l'occurrence Abdelaziz Ben-Abdallah Al-Cheikh. Ce dernier est, entre autres, président du collège des grands savants ou théologiens saoudiens, la plus haute autorité de l'Islam wahhabite. Il cumule cette fonction avec celle, non moins redoutable, de mufti général du royaume et de président du comité permanent pour la recherche théologique et la fatwa. Autrement dit, une pointure. Le cheikh a appelé purement et simplement à détruire toutes les églises de la presqu'île arabique, car leur présence signifiait une reconnaissance de facto de religions autres que l'Islam. La fatwa est venue en réponse à une initiative du nouveau Parlement koweïtien proposant d'interdire désormais par voie constitutionnelle la construction d'édifices religieux chrétiens au Koweït. Or, a expliqué le vénérable cheikh, le Prophète a dit qu'il ne saurait y avoir de place pour deux religions dans la presqu'île arabe, et le Koweït en fait partie. Ce qui reviendrait à étendre aussi le champ de la fatwa au Yémen et à Oman, en plus du Koweït et de l'Arabie saoudite. Pour le mufti général du wahhabisme, ces églises n'auraient jamais dû voir le jour, car elles ont été construites à l'encontre des recommandations du Prophète. (...)

 Seul l'écrivain libéral saoudien Turqui Al- Alhamd a fait entendre sa différence en critiquant l'initiative de son compatriote. «Et si les chrétiens en faisaient autant et détruisaient nos mosquées en Amérique et en Europe ? Est-ce que nous le leur reprocherions ?, s'est-il interrogé.Lire l'article intégral

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