19/06/2013
Déchéances de nationalité, expulsions: la guerre des Emirats Arabes Unis contre les Frères Musulmans
Alors que la France a naturalisé ses responsables (Oubrou, Lasfar, Jaballah etc), que UMP et PS financent certaines de leurs mosquées (voir) l'attitude adoptée par les Emirats semble moins naïve à l'encontre la filiale locale de la confrérie des Frères Musulmans, le mouvement islamiste Al-Islah.
Le principal quotidien des EAU , Gulf News, titrait en ce début de semaine "Guerre des Frères Musulmans contre les Emirats Arabes Unis", l'éditorialiste dénonçant "la réthorique hostile et les intimidations" de la confrérie égyptienne depuis que les Emirats veulent se protéger de l'influence néfaste de la confrérie sur son sol. La coupure des relations diplomatiques est imminente.
Car la contre-offensive idéologique est menée par Dubai depuis des mois. En janvier le Sénat égyptien avait protesté contre l'arrestation d'une dizaine de militants lors d'une réunion privée. Depuis le début de l'année c'est une centaine de membres d'origine égyptienne du parti Al-Islah qui ont été expulsés, pour cause de "conspiration contre la sécurité nationale", certains se sont vus retirer la nationalité des émirats.
Lundi matin, le vice-président du parti de la Justice et de la Liberté (vitrine politique des Frères), Essam el-Erian, a déclaré lors d'une réunion "La patience de l'Egypte a pris fin". Lire
Les Frères Musulmans d'Al-Islah sont implantés aux EAU depuis 1974, date de l'ouverture de leur premier bureau. En 1994, leur bureau de Dubai est fermé. Depuis 2011, les membres du groupes sont poursuivis, certains se sont vu retiré la nationalité émiratie, le gouvernement a démantelé les nouveaux groupes reconstitués sous des noms différents.
En avril 2012 a été arrêté Sultan bin Kayed al-Qassemi, le président d'Al-Islah, le procureur général des EAU expliquant qu'il "dirigeait une organisation cherchant à s'opposer aux principes élémentaires du système de gouvernance des Emirats Arabes Unis, ayant pour but de prendre le pouvoir"
Le ministre des Affaires étrangères Anwar Gargash explique au New-York Times "nous ne sommes pas un pays démocratique mais avons des valeurs progressistes, notamment au sujet des femmes à l'encontre desquelles j'appelle à la tolérance"
La plupart des habitants approuvent et ont peur qu'un parti islamiste comme Al-Islah ne menace la quiétude de ce petit pays de 5,5 millions d'habitants.
L'écrivain Sultan Sooud al-Qassemi martèle: "Cest une zone libre de tout islamisme politique ici.On ne veut pas de leur islam politique. Qu'ils aillent mettrent le bordel dans d'autres pays."
L'analyste politique Mishaal Al Gergawi explique lui avoir "peur qu'une transition démocratique installe les islamistes réactionnaires pour 30 ou 40 ans. Quand je regarde ce qui se passe en Egypte et ailleurs, je me demande, ai-je besoin de ce type de transition?"
Extraits tirés d'unarticle du New York Times du 8 juin 2013.
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