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03/12/2013

Le Monde sur l'immigration: "amateurisme", "partialité, "contrevérités" et "minimisation" selon Michèle Tribalat de l'Ined

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Directrice de recherche à l'Institut national d'études démographiques, Michèle Tribalat a consacré ses deux derniers ouvrages à contrer la désinformation sur la question migratoire en France.

Dans son livre "Assimilation, la fin du modèle français" (édition du Toucan, septembre 2013) elle revient sur un article type du quotidien Le Monde cherchant à minimiser les chiffres pour ne pas donner raison au FN, page 54 :

"La France connaîtrait une période de faible intensité migratoire par rapport à ce qu'elle a connu après la Deuxième Guerre mondiale. En gros, depuis la suspension du recrutement des travailleurs, l'immigration serait restée très modérée et n'aurait, en tout cas, rien à voir avec ce que l'on a pu observer pendant les Trente Glorieuses. Un article du Monde du 4 décembre 2009 annonçait même une stabilisation de l'immigration étrangère en France (1).

Sur quoi se fondait donc Le Monde pour asséner un tel constat? Sur l'évolution du nombre d'immigrés entre 1982 et 2006 qui avait gagné un million de personnes (soit un accroissement de 25%) ce qui, pour Le Monde, reflétait une stabilisation, alors que, dans le même article, il classait la Tunisie dans les pays où l'immigration était en baisse avec un recul de 0,5% entre 1982 et 1999! Car lorsqu'on entrait un peu dans le détail et regardait les histogrammes par pays d'origine produits par Le Monde, on constatait que la dernière année était 1999, alors que les données de 2006 étaient déjà établies. 

Cette présentation très partiale, marquée par l'amateurisme, conduisait le lecteur confiant à croire que nous étions effectivement dans une période de basse intensité des flux migratoires. Le Monde n'a probablement pas concocté ce récit en étant tout à fait conscient de ce qu'il faisait. Il a été victime de lui-même, de son envie de minimiser un phénomène dont il pense qu'il prend trop d'importance dans l'opinion publique, et des assurances allant dans le même sens qu'il a reçues de personnes censées en savoir un peu plus long que lui.

Pourtant, même un lecteur attentif n'avait pas besoin d'être très versé dans la statistique pour détecter les incohérences de cet article. Mais l'intelligence a du mal à se mettre en route lorsque des contrevérités sont proférées avec la plus belle assurance et avec l'aval d'experts reconnus.

L'idée selon laquelle l'immigration étrangère est faible et sans commune mesure avec la vague migratoire de l'après-guerre est donc devenue un lieu commun, une vérité dont il faut convaincre l'opinion publique. La France serait sortie de l'histoire migratoire, comme l'affirme un récent rapport du ministère de l'Intérieur"

(1) Anne Chemin, "Le nouveau visage de la France, terre d'immigration", Le Monde, 4 décembre 2009

 En complément:

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Audition de Michèle Tribalat, le 19 janvier 2011, par la commission parlementaire « droit à la nationalité »:

A partir de la 37e minute, une belle séquence où, au-delà des explications peu rassurantes de Michèle Tribalat, Manuel Valls semble prendre conscience de toutes les conséquences que ces projections induisent :

Ce qui est frappant dans cette étude, (…) c’est le fait (…) qu’un certain nombre de ces villes seront très largement dominées par des citoyens d’origine étrangère subsaharienne et maghrébine et à confession musulmane.”
(40:30) Manuel Valls.

10:55 Publié dans 12- IMMIGRATION | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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