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14/04/2010

Salafistes: un système d'écoles maternelles parallèle en IDF

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::Exclusif::

Extraits de "L'entretien de la semaine" de Minute avec Joachim Véliocas. Intégralité à lire dans la version papier disponible en kiosque :

(...)

 Les salafistes sont-ils liés à un pays particulier, à des universités islamiques structurées ?

Les experts ont l’habitude de les classifier en deux catégories, une tendance djihadiste dure et terroriste, atomisée dans le monde et dont Internet semble le principal ciment, et une tendance cheikhiste, certes non terroriste, mais qui n’abroge en rien le devoir communautaire du djihad et les peines physiques prévues par la charia. Cette deuxième tendance est complètement incrustée dans les universités séoudiennes et se confond avec le hanbalisme, une des quatre écoles juridiques officielles de l’islam, aussi connue sous le nom de Wahhabisme en Arabie Séoudite.

Parmi les cheikhs les plus lus et cités par les salafistes, on retrouve Ibn Baaz (1910-1999),  qui fut président de l'université islamique de Médine et Grand mufti d’Arabie Séoudite de 1993 à sa mort. Ayant aussi un titre de directeur de la recherche scientifique, il fit sensation dans son « Maoussouat fatwas Ibn Baaz »[2]( recueil de fatwas) où il déclara que sera passible de la peine de mort :"toute personne qui affirme que le soleil est immobile .En effet, cela revient à infliger un démenti au prophète et à tous les oulémas de l'islam sont d'accord pour considérer que celui qui inflige un démenti à dieu , à son prophète ou à son livre est un impie .Sauf repentir il mérite d'être tue et prive de ses biens"

(...)

Comment sont-ils organisés en France?

Selon un rapport des Renseignements généraux de février 2005 ayant fuité dans "Le Monde" à l’époque, seules 4 régions seraient épargnées par ce fléau, soit le Poitou-Charente, la Corse, le Limousin et la Basse-Normandie…même Châteauroux a sa communauté. Pour donner une idée de leur implantation, prenons un exemple concret à l’échelle d’un département. Le forum Internet des "Sœurs du Val d’oise", où se retrouvent les femmes des mosquées salafistes de Garges-les-Gonesse, Poissy, Gennevilliers, Sarcelles, Goussainville compte plus de mille membres enregistrés…et on se doute bien que beaucoup n’éprouvent pas le besoin de s’y inscrire, et notons que ne participent pas à ce forum d’autres groupes salafistes existant à Pontoise ou à Argenteuil. On y propose des cours de religion, en se basant sur les références classiques des cheikhs salafistes comme Ibn-Taymyyia, ‘Outhaymine ou Albani, et, très inquiétant, on y incite les femmes à ne pas inscrire leurs enfants dans des écoles maternelles françaises mais à les garder à la maison où les petits doivent apprendre d’abord et surtout l’arabe avant le français. Des photos de leurs salles de classes sont fièrement exhibées comme gage de crédibilité[4]. Il serait bon que la police y mette son nez, car les « Sœurs » convoquent en renfort le Cheikh al-Albani -référence contemporaine des salafistes- vouant aux gémonies l’école des impies, afin de justifier l’existence de leurs écoles : "Du fait de la mauvaise idée que se faisait son père sur les écoles publiques du point de vue religieux, il décida de ne plus le laisser aller à l'école, et lui prépara un programme structuré. De ce programme, il apprit le Coran avec le Tajwid, la grammaire et le Fiqh d'après le Madh-hab Hanafi. De même que des amis à son père ont participé à son enseignement des sciences religieuses...".

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photos tirées du site "les Soeurs du Val d'oise"

En pratique, voilà ce que ça donne: un compte rendu d’une réunion du 29 mars 2009 recommande de faire mémoriser, avant même les chiffres ou les lettres de notre alphabet, le coran intégralement aux tout petits. Soit l’équivalent d’un livre de poche de 350 pages en arabe classique. Le tout en se justifiant comme tel : « Les pieux prédécesseurs (note : les compagnons de Mahomet ainsi  que les premiers califes) faisait  (note : faute d’orthographe d’origine) du Coran un des premiers savoirs à enseigner et à assimiler à leurs enfants après le tawid (note : l’unicité divine)  et la foi. Il leurs interdisaient de s’intéresser à d’autres sciences que celle du Coran tant qu’ils n’avaient pas appris et mémoriser le Coran [5]» .

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Des fiches scolaires interactives[6], signe d’une équipe pédagogique structurée, sont éditées par centaines sous formes de questions/réponses, afin de faire mémoriser aux enfants et aux parents  la biographie (Sirâ) du prophète. Sa biographie officielle se focalisant longuement sur ses combats, les fiches s’attardent beaucoup sur des questions  de stratégie militaire, décortiquant toutes les phases des batailles incitant les élèves à tirer les enseignements des défaites et victoires. Il va s’en dire que sont glorifiés, sens du sacrifice, esprit de corps et obligation du devoir communautaire : le djihad.

Lire la suite de l'entrevue dans Minute du 14 avril (présent en kiosque durant 1 semaine) 


[2] édite par la Direction des recherches scientifiques Riyad 1982 .Tome 3 p.157

[3] http://news.stcom.net/modules.php?name=News&file=article&sid=929

[4] http://www.soeursduvaldoise.com/nos_enfants/ecole_maison/intro_ecole.html

[5] http://www.soeursduvaldoise.com/nos_enfants/ecole_maison/compte_rendu_reunion.html

[6] http://www.soeursduvaldoise.com/prog_apprentissage/Sira/Sira15.html