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19/06/2007

Eric Geoffroy, universitaire et désinformateur islamophile.

  

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    Eric Geoffroy, islamologue à l'Université Marc Bloch de Strasbourg est un des meilleurs spécialistes du Soufisme en France. Très demandé par les médias, ce converti à l'islam qui se fait rebaptiser Younes, est très habile pour présenter sa religion comme étant un modèle de tolérance et de mansuétude, victime des préjugés de l'occidental moyen. Les islamistes? Des imposteurs! 

    Dans un ouvrage modestement intitulé « La petite encyclopédie des religions », édité par la Réunion des Musées Nationaux (RMN), Eric Geoffroy multiplie les poncifs islamophiles les plus grossiers

(cliquer ci dessous)

  On apprend dans cet ouvrage que le jihâd est « en principe défensif » quand il n'est pas une élévation spirituelle, que Mahomet n'a fait que se défendre contre les Mecquois, que Médine était un modèle de tolérance religieuse, que la charia est « loin d'être une loi aveugle et obscurantiste », que les écoles juridiques sunnites sont un remède à l'extrémisme (le fameux islam du « juste milieu »), et, last but not least, que l'Espagne musulmane était « un modèle d'ouverture culturelle et religieuse ». Nous allons suivre le texte d' Eric Geoffroy et s'arrêter sur tous les points de désinformation.

  « Le prophète réside dix ans à Médine. A sa mission spirituelle s'ajoute désormais le rôle de chef d'Etat. Il lui faut d'abord protéger sa communauté contre la menace de la Mecque . Plusieurs batailles sont engagées: celle de Badr [...] »

 

  Présenté comme cela, on se doute que les Mecquois menaçants sont forcément les agresseurs. Et bien cette fameuse bataille de Badr' prouve le contraire. En mars 624 Mahomet envoie 300 hommes attaquer une caravane de marchand Mecquois. Si Abû Jahl, le chef Mecquois, lance ses hommes sur les musulmans, c'est bien par réflexe défensif. Déjà en janvier 624, Mahomet avait rompu la trêve sacrée du mois de rajab, période pendant laquelle le sang ne doit être versé, en envoyant ses hommes attaquer des commerçants Mecquois. Quelques mois plus tard, Mahomet récidive en envoyant son fidèle Abû Zayd razzier une caravane Mequoise prenant la route de la Syrie. 

Comme politique de protection, c'est assez musclé. Geoffroy va-t-il nous expliquer que la « guerre préventive » s'applique aux commerçants?

Après la prise pacifique de la Mecque en 630, les tribus juives de Médine ont déjà été déportées et/ou persécutées depuis quelques années, la ville est religieusement épurée. La tribu juive des Qaynuqâ' fut expulsée en 624 à la suite du meurtre d'un de ses membres ayant soulevé la robe d'une musulmane, celle des Nadir l'année d'après à la suite d'un « message divin » mettant en garde Mahomet contre un prétendu complot fomenté par elle...La dernière tribu juive, les Qurayza, vit ses femmes et ses enfants réduits en esclavage et ses hommes décapités, en 627, à la suite d'une hallucination auditive de Mahomet entendant l' Ange Gabriel lui intimer d'écraser cette tribu, qui lui avait pourtant bien rendu service en contribuant à creuser le fameux fossé qui lui donna victoire contre les Mecquois lors de la bataille du même nom.

   Au nord, Khaybar, une cité marchande juive sans histoire et pacifique, a été attaqué gratuitement en 628. Ses habitants ont été réduits en esclavage et les terres agricoles réquisitionnées.

   Pour l'année 630, Eric Geoffroy note sans rire que « Le nouvel Etat islamique est fondé sur la tolérance et le respect des différences ». Entre musulmans on se tolère, certes.

   Le traitement explicatif de la question du jihâd est un condensé d' islamiquement correct. On retrouve tous les ingrédients habituels qui dédouanent l'islam de toute responsabilité quant aux 90% des conflits actuels déclenchés par des musulmans à travers le monde:

   « Le jihâd, qui signifie « effort tendu vers un but déterminé », est parfois considéré comme le sixième pilier de l'islam. On distingue le jihâd majeur, « effort sur soi en vue d'un perfectionnement moral ou spirituel », et le jihâd mineur, qui consiste en la lutte armée. Dans ce dernier cas, il n'a en principe qu'un rôle défensif, car la propagation de l'islam a des limites bien établies par le Coran: « pas de contrainte en matière de religion »

 

Nous allons prendre les affirmations de l'universitaire les unes après les autres.

 

   Premièrement,si le jihâd étymologiquement renvoi en effet à une notion d'effort sur soi, l'acception courante du mot est bien la guerre sainte. Les manuels scolaires des pays musulmans explicitent bien ce sens, tel un manuel de lycée enseigné dans les écoles de Jordanie et de l' Autorité Palestinienne qui affirme «  Le jihâd est le terme islamique correspondant au mot «guerre» pour les autres nations. La différence réside dans le fait que le djihad est [ une guerre ] aux objectifs nobles et élevés au nom d' Allah 1 » . Tous les islamologues spécialistes du jihâd comme Majid Khaddhuri ou Alfred Morabia n'entendent pas autre chose que la guerre quand ils parlent du jihâd. C'est un peu comme si on expliquait le sens du mot copain en disant « copain signifie: avec qui on partage son pain ». Un peu léger.  

 

 En ce qui concerne la distinction entre jihâd mineur et majeur, elle existe bel et bien mais sa portée n'en mène pas large. Elle apparait seulement au 9 ème siècle (soit plus de deux siècles après la mort de Mahomet et les premières conquêtes offensives décisives), énoncée par le courant minoritaire Soufi. Al-Ghazali, grande référence en matière de droit islamique -plus que jamais actuellement- qui s'attela à synthétiser sunnisme et soufisme, précise dans que le grand jihâd ne peut s'épanouir une fois que le petit jihâd est accompli, c'est à dire une fois que la cité a été soumise par les armes par les musulmans. On n'élève son âme vers Allah avec quiétude que dans le cocon de l'Etat islamique:

  « les compagnons ont dit « nous revenons du « petit jihâd » pour aborder le « grand jihâd » ils ont donné à la lutte à l’épée contre les mécréants le nom de « petit jihâd 2».

 « La cessation de l’inclination est due à la force de la certitude et à la sincérité de la lutte antérieure […] l’affirmation de celui qui estime cela n’atteint pas le mérite du combat spirituel puisqu’elle relève une incapacité à embrasser le sens plénier du mot jihâd (ndlr: combat spirituel), car le but du jihâd (ndlr: guerrier) n’est pas une fin en soi, il vise plutôt le fait de briser l’acharnement de l’ennemi pour qu’il ne t'entraîne pas vers ses désirs et s’il échoue dans sa tentative de t' entraîner ainsi, il ne peut plus t’empêcher d’emprunter la voie de la religion. »3

   Le jihâd , concept « défensif » justifié par l'extrait du verset servi jusqu'à la nausée « pas de contrainte en religion » est un grossier mensonge. Cette appel à la tolérance concerne dans la sourate 2 (verset 256-57) les non-musulmans qui ne doivent pas être empêchés de se convertir à l'islam, et les musulmans qui ne doivent pas être contraints à quitter l'islam. Il ne remet en aucun cas en cause la peine de mort bien établie par le Coran et la Sunna envers les musulmans qui apostasient pour le christianisme ou le polythéisme. Cette peine n'a jamais été remise en cause par aucune université islamique dans le monde. Impossible, des hadith authentiques la prescrivent, tout comme un passage du Coran. (Sourate 4, Verset 89).

   L'expression instrumentalisée à dessein « pas de contraintes en religion » n'a donc aucun rapport avec les conditions de mises en oeuvre du jihâd. Geoffroy le sait, il ment effrontément.

  Les 2/3 des sourates coraniques, des dizaines de hadiths ( 2ème source de la loi islamique), tous les traités de droits musulmans de références (Risâla, Muwatta', les Statuts Gouvernementaux de Mawerdi...) appellent à l'action armée offensive et gratuite, sans provocation préalable, que subissent aujourd'hui Chaldéens d' Irak, Coptes d' Egypte, Chrétiens d' Indonésie et de Philippine, Orthodoxes du Kosovo...

On rappellera, que, parmi des dizaines de versets offensifs, il se trouve :

 

« Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu ni au Dernier Jour, qui ne déclarent pas illicite ce que Dieu et son Envoyé ont déclaré illicite, qui ne pratiquent point la religion de vérité, parmi les détenteurs de l'Ecriture, jusqu'à ce qu'ils payent la jizya (taxe acquitté par les non-musulmans), en compensation de ce bienfait et en raison de leur infériorité » (Coran, IX,29)

   On citera aussi un hadith « Authentique » (Sâhih) de al-Muslim, traditionniste hautement considéré par tous les sunnites:

« Le Prophète disait: « Combattez au nom d'Allah et dans le chemin d'Allah. Combattez contre ceux qui ne croient pas en Allah. Faites la Guerre Sainte, et ne détournez pas le butin; ne renoncez pas à votre engagement [...] S'ils refusent d'embrasser l'Islam, demandez leur la Jizya. S'ils acceptent de payer, accepter et cessez de combattre. S'ils refusent de payer l'impôt, cherchez l'aide d'Allah et combattez-les » ( Al-Muslim, Sâhih, livre 19, numéro 4294) 

 

Dans le paragraphe expliquant le sunnisme, les cimes de la désinformation sont encore atteintes.

Alors que les islamistes wahhabittes dépendent de l'école sunnite du hanbalisme, que l'école sunnite malékite prévalant au Maghreb se base sur des traités de droit fondamentaux ( Risâla de Qayrawani, Muwatta' de Malik) ordonnant de tuer les moines prosélytes, les apostats, les auteurs d'adultères, de lancer un jihâd offensif contre juifs et chrétiens qui n'accepteraient leur statut de dhimmis, Eric Geoffroy affirme benoitement que :

   « largement majoritaires (ndlr: les Sunnites) (90% des musulmans), ils refusent l'intolérance des extrémistes, et préconisent la voie du milieu; à ce titre, ils se présentent comme les représentants de l'orthodoxie »

   Si de très nombreux musulmans sunnites sont effectivement des gens modérés, c'est qu'ils vivent leur foi avec détachement et tranquillité. Ils ne vont pas plus étudier le Fiqh' (droit musulman) quotidiennement que les français se disant catholiques n'étudient le magistère et ne lisent les Pères de l' Église . Cela étant dit, il est complètement frauduleux de nier que les quatre écoles juridiques sunnites n'alimentent pas idéologiquement, ne munitionnent pas théologiquement, ne cautionnent pas juridiquement, les agissements des islamistes à travers le monde.

  Afin que le balaiement des poncifs soit au complet, Eric Geoffroy ne manque pas de citer l'âge mythique d' Al-Andalus, « modèle d'ouverture et de tolérance religieuse » paradigme obligé en ces temps de crispations identitaires où le modèle multiculturel européen vacille sur ses certitudes.

   Si effectivement, eut lieu une véritable effervescence intellectuelle multiculturelle à Tolède4 et à Cordoue, l’occupation musulmane de l’Espagne fut émaillée perpétuellement d’exactions, de discriminations dues au statut de dhimmi des conquis, de pillages et de persécutions.

    En 850, le prêtre Perfectus est décapité publiquement pour blasphème, ayant voulu débattre des erreurs de l'islam et la même année, le marchand chrétien Johannes de Cordoue est torturé puis emprisonné pour avoir prononcé le nom de Mahomet pendant une vente.
    En 851, d'Abd el Rahman II de Cordoue promulgue un édit menaçant de mort tous les blasphémateurs envers l'islam et emprisonne les chefs de la communauté chrétienne de la cité. L’année d’après a lieu l’ épuration de l'administration de Cordoue de ses éléments chrétiens, ainsi que la destruction des églises datant d'après la conquête arabe.
    En 900 est prise une mesure radicale : l’interdiction pour les chrétiens de Cordoue de construire de nouvelles églises. En 976, après l’invasion almoravide, le Calife Almanzor organise au pied de la Sierra Nevada une véritable Inquisition officielle, la seconde depuis l’Inquisition judaïque, et expurge toute les bibliothèques du califat , sans en exclure la biblihothèque royale d’Al-Hakam II, essentiellement composée d’ouvrages accumulés par les Wisigoths, qui seront brulés lors d' un gigantesque autodafé. L’histoire tranche avec le préjugé infondé de la tolérance du califat cordouan et de la richesse de son « incroyable bibliothèque royale, riche de 600 000 volumes », héritage en fait de la catholicité wisigothique. Al Mansur continu sur sa lancée obscurantiste, en 981 Zamora est pillée, en 985 c’est Barcelone puis en 997, le calife détruit la ville de Saint Jacques de Compostelle .

    En 1010 débute le massacre de centaines de juifs autour de Cordoue qui se prolongera trois ans. L’année 1066 est marquée par le massacre de milliers de juifs à Grenade. En 1102, la population chrétienne de Valence dut fuir vers l’Espagne du Nord récemment reconquise pour échapper aux persécutions. En 1125, les chrétiens de Grenade profitèrent de la retraite des troupes d’Alphonse d’Aragond rentrant chez elles après un raid en Andalousie, pour trouver refuge dans le nord chrétien. En 1146, ce fut un autre exode massif, celui des Chrétiens de Séville, fuyant l’ invasion de l'Espagne par les Almohades, berbères islamisés extrémistes, provoquant expulsion des juifs ou conversions forcées. Les Almohades en 1184, imposent des signes distinctifs aux Chrétiens et aux Juifs en Espagne, et en 1270 a lieu la ségrégation généralisée des juifs en Andalousie. Hormis cela, oui, on peut trouver des périodes de calme relatifs qui permirent une cohabitation apaisée…à condition de se soumettre à la pax islamica. 

 

    De deux choses l'une, soit monsieur Geoffroy use sciemment de la takkya, le mensonge légal préconisé pour tromper les "mécréants", ou bien, fasciné et subjugué par son sujet d'étude qui est aussi sa religion (la foi du converti) il en perd toute objectivité.

Joachim Véliocas, Observatoire de l'islamisation. Juin 2007. Reproduction recommandée. Mention de la source obligatoire.

www.islamisation.fr

1Al-Thaqafa al-Islamiyya (Enseignement islamique), Le Ministère de l'éducation, Autorité palestinienne, Ramallah, 2003, p.208

 2Al-Ghazali, La mesure des Actes, Albouraq, 2005

 3 Al-Ghazâlî, Livre du repentir,éditions de la Ruche, 2003, p.141

 4 Sous le calife Sa’id al-Andalusî (1029-1070), la coopération intellectuelle intercommunautaire fut un réel succès.

13:55 Publié dans 14- DESINFORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ump, mpf, modem, foi, christiannisme, jeunes populaires, 2007 | |  Facebook | |

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