Italie, Gènes : le minaret de la discorde

      

   Alors que la Ligue du Nord fait des ravages électoraux dans la région, le maire de la très ouvrière cité de Gènes, pourtant "socialiste européenne", se prononce contre l'irruption d'un minaret.

   Le maire de Gènes Marta Vincenzi ( membre du parti communiste et du groupe socialiste à Strasbourg) a signé un protocole d’accord avec la communauté islamique de la ville pour une mosquée située dans le quartier du port. Cependant le centre droit siégeant au conseil municipal tient à éviter l’intrusion d’un minaret, sans remettre en cause le lieu de culte. Un référendum a d’ailleurs fait fléchir le maire, qui approuve l’idée :“un minaret [...] est un symbôle identitaire très fort. Il me semble qu’un tel signe dans le paysage urbain serait une présence excessive par rapport à une communauté musulmane de 8000 personnes” rapporte Il Corriere Della Sera du 28 juillet (article)

  L’imam en charge du projet, Salah Hussein, ne l’entend pas de cette oreille: “ Pour nous le minaret est indispensable, c’est comme si les chrétiens construisaient une église sans clocher. Un  minaret a une fonction très importante et visible: de signaler à ceux de passage à Gêne, qui veulent prier, qui ne connaissent pas la ville, où est la mosquée”

Contraint de négocier, il est d’accord pour discuter le bout de gras sur la taille du minaret, aussi important que le croissant de lune explique-t-il.

  Le très policé quotidien national rapporte que “le mécontentement des gènevois est palpable” ...et évoque la possibilité d’un soulèvement populaire.

Hussein, lui, rappelle qu’une mosquée était présente dans le quartier à l’époque médievale et parle d’une “continuité historique de la présence musulmane et du savoir vivre ensemble”

 Les Italiens succomberont-ils au syndrome Andalou, prenant grossièrement l’histoire en otage et faisant tant de ravages en Espagne?

Notre cellule de veille européenne vous tiendra au courant des suites de l’affaire.

Joachim Véliocas, Août 2008.