10/01/2009
Florence aura-t-elle son minaret ?
Alors que les primaires sont engagées pour le renouvellement de l'équipe municipale, un invité surprise s'invite dans la campagne: l'Islam.
« Une nouvelle mosquée à Florence? Évidemment que nous sommes d'accord. On ne peut pas prier dans un garage. » approuve Joseph Levi, rabbin de Firenze, afin de tendre la main à l'autre « minorité visible » de la Toscane.
Ezzedine Elzir, l'imam de Firense, veut une mosquée pour les 6000 musulmans de la Communauté islamique florentine. Il s'explique : « dans un Etat démocratique, chacun a le droit de prier de manière décente. ». Il veut une mosquée avec minaret et coupole, car une « mosquée ne peut aller sans ses propres caractéristiques », dit-il avant d'ajouter « elle devra s'inscrire harmonieusement dans l'architecture de Firenze ». Difficile équation.
Quand au coût : « nous ne l'avons pas encore calculé (...) la communauté islamique s'autofinancera et fera tout dans la transparence »
Qu'en pensent les élus municipaux de la ville? La mairie est contrôlée par le Parti démocrate, Léonardo Domenici en est le maire, mais le Pd n'a pas encore déterminé le nom de son candidat officiel pour les prochaines municipales.
La candidate à la mairie, Daniela Listri, du Parti démocrate est pour:
« Florence est une ville-pont explique-t-elle, avec une grande tradition d'accueil et de dialogue. Ce serait une erreur de ne pas compter avec une réalité désormais incontournable sur notre territoire, il n'y à qu'à voir le nombre d'élèves musulmans dans les écoles ». Elle approuve également le minaret: « toutes les religions ont leur symbole, les différences sont une richesse ».
Pour Lapo Pistelli : « cela n'a pas de sens que 6000 personnes soient contraints de prier dans des arrières boutiques », quand au minaret, il n'est pas contre tant qu'il ne se trouve pas dans le centre ville de Florence (il ne manquerait plus que ça!).
Pour Matteo Renzi (Parti démocratique), président de la Province de Florence: « Nous vivons dans un pays démocratique qui garantit la liberté de culte. Il y aura une proposition officielle adressée à l'administration, elle sera étudiée »
A droite, l'opposition à Florence, le son de cloche est différent :
Mario Razzanelli (Udc- Union démocratique chrétienne du centre) : « Comme citoyen et chrétien (SIC), je ne peux être contre la mosquée. Mais la communauté islamique doit intégrer nos lois. » explique-t-il avant de mettre l'accent sur trois points : « le contrôle, pour ne pas qu'elle se transforme en école du terrorisme. Une dimension qui doit s'harmoniser avec les exigences de la ville. Et un emplacement et une architecture compatible avec la tradition florentine ».
Pour Stefano Alessandri (Allianza nacional-Pdl) et Marco Stella (Forza Italia-Pdl): « Il faudra que le projet de l´Ucoii ( équivalent du CFCM en Italie) se base sur un accord international permettant la construction d' églises dans le monde musulman » «Pourquoi n'ouvrirai-t-on pas plutôt un débat sur les centaines de petites églises nécessitant d'être restaurées? »
La Ligue du Nord, elle, propose un référendum.
Joachim Véliocas.
source: la Reppublica
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