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27/04/2009

Les Frères musulmans ne veulent pas du Pape en Jordanie

 IAF Secretary General Zaki Bani Rsheid (left) and overall leader of the Muslim Brotherhood movement Hamam Said attend a demonstration on Saturday (Reuters photo by Ali Jarekji)

   Zaki Bani Rcheid (gauche) responsable des Frères musulmans jordaniens, lors d'une manifestation de soutien au Hamas et à Omar Bashir, le président Soudanais réclamé par le Tribunal pénal international. Amman, 8 mars 2009.

   Les Frères musulmans jordaniens ne veulent pas voir Benoît XVI dans leur pays, à moins qu'il ne s'excuse de ses propos sur l'islam tenus en 2006 lors de l'affaire de Ratisbonne (voir texte ci-dessous). La principale force d'opposition de Jordanie l'a fait savoir alors que le pape a prévu de se rendre dans le pays en mai. "Le gouvernement devrait faire pression pour obtenir des excuses du pape, qui devrait s'excuser pour avoir mis en colère un milliard et demi de musulmans dans le monde", déclare le secrétaire général du Front de l'action islamique (branche politique de la confrérie), Zaki Bani Rcheid, dans une lettre adressée au Premier ministre Nader Dahabi. Avant d'ajouter : "Sinon, il n'est pas le bienvenu en Jordanie et sa visite est rejetée."

  Le souverain pontife doit se rendre en Jordanie du 8 au 11 mai, dans le cadre d'un voyage en Terre sainte qui le conduira ensuite en Israël. Benoît XVI devrait reporter ce déplacement "jusqu'à ce que certaines questions soient évoquées", a déclaré dimanche le porte-parole des Frères musulmans Jamil Abou Baker.

  Voici l'extrait du discours de Ratisbonne monté en épingle par les islamistes afin de justifier leur refus de voir le Pape dans une Jordanie où la présence Chrétienne est pourtant attestée historiquement au moins en 300 après J-C, soit minimum 3 siècle avant la naissance de Mahomet !

"il demeure nécessaire et raisonnable de s’interroger sur Dieu au moyen de la raison et cela doit être fait dans le contexte de la tradition de la foi chrétienne : il s’agissait là d’une conviction incontestée, dans toute l’université.

  Tout cela me revint en mémoire récemment à la lecture de l’édition publiée par le professeur Theodore Khoury (un théologien libanais) (Münster) d’une partie du dialogue que le docte empereur byzantin Manuel II Paléologue, peut-être au cours de ses quartiers d’hiver en 1391 à Ankara, entretint avec un Persan cultivé sur le christianisme et l’islam et sur la vérité de chacun d’eux. L’on présume que l’Empereur lui-même annota ce dialogue au cours du siège de Constantinople entre 1394 et 1402 ; ainsi s’explique le fait que ses raisonnements soient rapportés de manière beaucoup plus détaillées que ceux de son interlocuteur persan. Le dialogue porte sur toute l’étendue de la dimension des structures de la foi contenues dans la Bible et dans le Coran et s’arrête notamment sur l’image de Dieu et de l’homme, mais nécessairement aussi toujours à nouveau sur la relation entre - comme on le disait - les trois « Lois » ou trois « ordres de vie » : l’Ancien Testament - le Nouveau Testament - le Coran. Je n’entends pas parler à présent de cela dans cette leçon ; je voudrais seulement aborder un argument - assez marginal dans la structure de l’ensemble du dialogue - qui, dans le contexte du thème « foi et raison », m’a fasciné et servira de point de départ à mes réflexions sur ce thème.

  Dans le septième entretien (dialexis - controverse) édité par le professeur Khoury, l’empereur aborde le thème du djihad, de la guerre sainte. Assurément l’empereur savait que dans la sourate 2, 256 on peut lire : « Nulle contrainte en religion ! ». C’est l’une des sourates de la période initiale, disent les spécialistes, lorsque Mahomet lui-même n’avait encore aucun pouvoir et était menacé. Mais naturellement l’empereur connaissait aussi les dispositions, développées par la suite et fixées dans le Coran, à propos de la guerre sainte. Sans s’arrêter sur les détails, tels que la différence de traitement entre ceux qui possèdent le « Livre » et les « incrédules », l’empereur, avec une rudesse assez surprenante qui nous étonne (donc le Pape ne fait pas siennes les déclarations de l'Empereur contrairement à la propagande musulmane sautant sur un prétexte pour l'attaquer ), s’adresse à son interlocuteur simplement avec la question centrale sur la relation entre religion et violence en général, en disant : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait ». L’empereur, après s’être prononcé de manière si peu amène, explique ensuite minutieusement les raisons pour lesquelles la diffusion de la foi à travers la violence est une chose déraisonnable. La violence est en opposition avec la nature de Dieu et la nature de l’âme. « Dieu n’apprécie pas le sang - dit-il -, ne pas agir selon la raison , “sun logô”, est contraire à la nature de Dieu. La foi est le fruit de l’âme, non du corps. Celui, par conséquent, qui veut conduire quelqu’un à la foi a besoin de la capacité de bien parler et de raisonner correctement, et non de la violence et de la menace... Pour convaincre une âme raisonnable, il n’est pas besoin de disposer ni de son bras, ni d’instrument pour frapper ni de quelque autre moyen que ce soit avec lequel on pourrait menacer une personne de mort... ».

L’affirmation décisive dans cette argumentation contre la conversion au moyen de la violence est : ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu. L’éditeur Théodore Khoury commente : pour l’empereur, un Byzantin qui a grandi dans la philosophie grecque, cette affirmation est évidente. Pour la doctrine musulmane, en revanche, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle du raisonnable. Dans ce contexte, Khoury cite une œuvre du célèbre islamologue français R. Arnaldez, qui explique que Ibn Hazn va jusqu’à déclarer que Dieu ne serait pas même lié par sa propre parole et que rien ne l’obligerait à nous révéler la vérité. Si cela était sa volonté, l’homme devrait même pratiquer l’idolâtrie." lire l'intégralité du discours

- Visiter le très beau site consacré à la venue du pape réalisé par l'office du tourisme jordanien

- En savoir + sur les Chrétiens de Jordannie

    En France, le principal site musulman Oumma.com, drainant des centaines de milliers de lecteurs mensuels, pourtant présenté comme « modéré » par les médias du système, approuve sur le fond la position des Frères musulmans, tout en sous-entendant que tactiquement, afin de séduire l'Occident, cela s'avère préjudiciable en terme de communication politique:

  "A l’approche de la visite annoncée du pape Benoît XVI en Jordanie courant mai, la principale formation politique de l’opposition, les Frère musulmans, manifeste une hostilité pour le moins intempestive qui, même si on peut en comprendre les motivations profondes, trahit une absence de sens politique des plus préjudiciables." (source)

   Encore un énième exemple de l'inutilité du dialogue entamé depuis le concile Vatican II. Malgré les énormes efforts de Benoit XVI qui, après s'être excusé platement pour une "faute" à Ratisbonne qui n'en est pas une, être allé en Turquie (novembre 2006) afin de déclarer toute son "estime" pour les musulmans et leur civilisation, et avoir rencontré des leaders musulmans à Rome pour exprimer la même chose (février 2007), ne retire aucun avantage pour les Chrétiens d'Orient, toujours discriminés, et un mérpis constant des musulmans bornés.

   Le pire dans toute cette affaire étant l'unanimisme des médias Français, tout supports, ayant également considérés comme une "faute" , une "erreur" ou une "gaffe" les propos de Benoit XVI cités plus haut. Des lignes vertes à ne pas franchir sont auto-intégrées par les journalistes, tétanisés par le totalitarisme islamique, à Paris !

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