30/11/2009
L'indignation très sélective de l'Organisation de la Conférence Islamique
Le monde musulman ferait mieux de regarder la poutre qui est dans ses yeux plutôt que la paille dans ceux de l'Occident
Le secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), le turc Ekmeleddin Ihsanoglu s'est dit lundi "déçu et préoccupé" par l'interdiction des minarets en Suisse.
M. Ihsanoglu a déploré dans un communiqué "une évolution malencontreuse qui ternit l'image de la Suisse en tant que pays respectant la diversité, la liberté de culte et les droits de l'Homme" (...) "Les sociétés occidentales se trouvent otage des extrémistes qui exploitent l'islam et l'utilisent comme bouc émissaire et tremplin pour promouvoir leur propre politique qui, à son tour, contribue à plus de polarisation et de fragmentation dans les sociétés", a-t-il averti. Il a appelé au dialogue pour "réduire les malentendus et la désinformation qui favorisent l'intolérance".
Ambassadeur de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) à Genève, Babacar Ba a déclaré à Swissinfo.ch :
«Il s'agit d'une mauvaise réponse apportée à une mauvaise question, a-t-il précisé. Je crains que ce genre d'acte ne soit qu'une prime à l'extrémisme et à l'intolérance. Je crois qu'il faut faire preuve d'une grande vigilance face à la montée de l'islamophobie. Ce vote constitue une porte ouverte au processus dangereux de remise en cause des libertés fondamentales."
Très belles déclarations empruntes d'humanisme, mais venant d'une organisation regroupant 57 états musulmans dont aucun ne tolère une réelle liberté religieuse, ces propos hypocrites prêteraient à sourire si les minorités en terre d'islam n'étaient pas discriminées ou persécutées, le plus légalement du monde.
Les libertés fondamentales, parlons-en !
Pourquoi les dirigeants de l'OCI n'ont-ils donc jamais critiqué :
- L'article 220 du code pénal qui interdit la diffusion des religions non-islamiques au Maroc. (illustrations)
- La loi algérienne de mars 2006 qui punit de 2 à 5 ans de prison et de 5000 à 10 000 euros d'amende quiconque diffuse par le biais de supports documentaires le Christiannisme. (illustrations)
- Les attaques hebdommadaires en Egypte visant les Coptes, leurs églises et monastères.(illustrations 1 - 2)
- La spoliation des biens de l'Eglise orthodoxe en Turquie, l'interdiction pour le séminaire de Halki de fonctionner, 40 ans après sa fermeture forcée, le refus de visas pour les prêtres étrangers, le refus des permis de construire pour les églises.(illustrations 1- 2- 3- 4). Pour le président turc de l'OCI Ihsanoglu, rien à redire non plus lorsque le ministère des Affaires islamiques turc demande l'arrêt de toute évangélisation, alors même que le christiannisme est 6 siècles antérieur à l'islam dans le pays !
- L'interdiction aux prêtres étrangers de pénétrer au Soudan, le long martyr des Chrétiens du Soudan qui subissent depuis 30 ans les attaques armées lancée par Karthoum, déléguée aux milices locales depuis la fin officielle du conflit en 2004. (Le 23 juillet 2004, l'ONU estima à 30 000 le nombre de personnes tuées en quinze mois et, plus d'un million ont été déplacées par les combats. Près de 200 000 d'entre eux se sont massés dans des camps aux conditions de vie précaires de l’autre côté de la frontière tchadienne) (illustrations 1-2)
- Les nombreuses attaques gratuites dont sont victimes les chrétiens du Nigeria, églises brûlées, civils tués par dizaines.
- Les persécutions de Chrétiens en Indonésie.
- Les persécutions de Chrétiens aux Philippines.
- Ertythrée : au moins 2.000 personnes sont détenues pour des motifs religieux (d’après Compass Direct, 95% d’entre elles sont des chrétiens, appartenant en majorité aux groupes évangéliques non reconnus), arrêtés depuis mai 2002 pour leur foi, emprisonnés pendant des mois ou des années sans aucun chef d’accusation et sans procès (bien que la loi interdise les détentions supérieures à 30 jours sans qu’une accusation ait été portée), souvent dans les prisons militaires, dans des conditions très dures et sans assistance médicale. Selon Amnesty International et d’autres sources, les abjurations forcées et les tortures physiques et psychologiques sont fréquentes : un grand nombre de détenus sont emprisonnés dans des cellules souterraines ou dans des conteneurs en métal, brûlants sous le soleil d’été et glacials en hiver. Il est « normal » que la police fasse irruption dans les habitations et arrête des familles entières parce qu’elles se réunissent pour prier ou pour célébrer un mariage religieux en privé.
- Yémen: La Constitution de 1991 établit l’islam comme religion d’Etat. L’article 3 précise que la Charia islamique est la source de toute la législation. L’apostasie figure à l’article 12 du Code pénal de 1994 en tant que « hudud » (crimes coraniques), et est punissable de la peine de mort. (illustration)
- Kosovo-Métochie : les chrétiens y subissent une épuration religieuse depuis 10 ans, leurs monastères et églises sont souvent attaqués...alors même que l'église orthodoxe serbe dénonçait le communiste Milosevic et acceuillit des réfugiés Albanais pendant la guerre dans ses monastères ! 200 000 serbes ont dû quitter leur terre depuis 1999.(illustrations 1- 2- 3- 4)
- On aimerait également que l'OCI critique également l'Arabie Séoudite, championne du monde des atteintes aux droits de l'homme, les Chrétiens y célébrant des messes en clandestinité (on est à des années lumières de la liberté des musulmans en Suisse !), quand ils ne sont pas emprisonnés pour prosélytisme. Les coups de fouets sont aussi monnaie courante pour les motifs les plus futiles. ( illustration)
Oui, pourquoi l'OCI est toujours muette lorsqu'il ne s'agit pas de musulmans? Certainement parce que le siège de l'OCI se trouve en Arabie Séoudite, pays où le totalitarisme islamique est religion d'état.
21:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oci, dhimmi, organisation conférence islamique, minarets | | Facebook | |
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