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24/02/2012

La prise de constantinople débarque dans les salles françaises. Les historiens dénoncent un révisionnisme nationaliste.

Lu dans MyEurope (extrait)

"La conquête 1453 galvanise les Turcs, pas les historiens"

 23.02.2012 | 13:43 

Par Delphine Nerbollier (Istanbul)

Le blokbuster turc est un énorme succès en Turquie. Avec le plus gros budget de l'histoire du cinéma turc et ses 15 000 figurants, il glorifie la conquête de Constantinople. Ce film, bientôt dans les salles en France, est décrié pour son "nationalisme extrême".  



Dans le film de Faruk Aksoy, le contraste entre le sultan ottoman et l’empereur byzantin est effectivement saisissant. D’un côté, Mehmet le Conquérant est dépeint comme un homme pieux, concentré à l’extrême sur sa victoire menée au nom de Dieu, parfois secoué de doutes tandis que l'empereur Constantin XI est imbu de sa personne, aimant la luxure et la manigance.

Sur ce point, malgré son tempo haletant, le film "Fetih 1453" suscite les critiques de nombreux historiens byzantinistes. "Dans les films turcs, le discours sur l’Empire byzantin est toujours le même: corrompu, prêt à tomber et hypocrite. C’est la même chose ici” constate Koray Durak, historien à l’université du Bosphore à Istanbul. "Malheureusement, cette image reste inchangée depuis 30 ans dans les manuels scolaires turcs.""Fetih, 1453" ("La conquête, 1453") s’apprête à battre tous les records. Le film retrace la conquête (Fetih en turc) de Constantinople par les troupes du sultan ottoman Mehmet II, en 1453. Sorti dans 850 salles en Turquie le 16 février, ce blokbuster avait déjà attiré en quatre jours plus d’un million et demi de spectateurs. Il pourrait devenir le plus gros succès du cinéma turc. Certains cinémas stambouliotes lui consacrent même plusieurs salles et projettent cette superproduction toutes les heures.(...)

Le film montre les byzantins dansant durant le siège de leur cité et se réjouissant des morts turcs tandis que des jeunes femmes à moitié nues servent les repas impériaux et prennent des bains avec l’empereur, au physique pataud, bien loin de la prestance ottomane. “Ce n’est pas du tout ce qui se passait à l’époque” explique Koray Durak.

"Il y avait une séparation hommes-femmes au sein de la société byzantine"Quid aussi des 3 jours de pillages accordés par le sultan après la prise de la ville mais totalement absents du film.

"Si un film fait de tels efforts pour dépeindre rigoureusement la complexité de l'Empire ottoman et le sultan comme un être humain, capable de douter, ne devrait-il pas en faire autant pour l’autre côté", se demande la critique de film Emine Yildirim qui regrette au final, le"nationalisme extrême" de ce film. 

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