07/02/2007
Islam, islamisme, une opposition artificielle
Extrait tiré de "l'islamisation de la France", Joachim Véliocas, éditions Godefroy de Bouillon, 2006,p 71-72
"De tout temps, le christianisme fut à la chrétienté ce que l’islamisme fut à l’islam: sa doctrine ainsi que son ensemble civilisationel. Jusque dans les années soixante-dix, tous les dictionnaires de français qualifiaient l’islamisme de doctrine de l’islam. Au début des années quatre-vingt, des politologues français à l’instar de Bruno Etienne, (marxiste se définissant lui-même comme « anarcho-mystique ») ont forgé une nouvelle acception du terme islamisme , l’amalgamant à l’islam radical. L’ islam pouvait alors se dédouaner de toute composante politique ou violente, ces aspects se logeant dès lors dans l’islamisme . Aucun autre pays n’a établi cette distinction. L’islam n’est certes pas un bloc monolithique et diverses réalités cohabitent dans un même terme, des musulmans les plus tolérants aux plus radicaux. Cependant, opposer le terme islam religion supposément paisible et tolérante, et islamisme soit disante excroissance extrémiste maladive de l’islam est un travestissement.
Il n’est pas inutile de préciser que Bruno Etienne, directeur de l’Observatoire des religions, initiateur de la distinction, publia le 25 avril 2006, un article dans le site islamiste Oumma.com[1]où il nie formellement que l’islam soit une religion « criminogène », portant en elle une potentialité de passage à l’acte violent. Etonnant pour un prétendu spécialiste.
La différence entre l’islam et l’islamisme telle que nous l’entendons aujourd’hui, n’est pas une différence de nature mais de degré. Au lieu d’islamisme, il est plus juste d’employer le terme d’islam radical, car les islamistes ne font que remonter aux racines de leur religion, ayant comme seule volonté d’obéir à la lettre au Coran et à la Sunna, dont ils appliquent la totalité des enseignements. En aucun cas, les islamistes ne trahissent la lettre des textes sacrés musulmans qui ont été cité plus haut. L’islam radical, ce n’est pas une mauvaise pratique de l’islam mais la pratique de l’intégralité de ses enseignements. Ainsi, employer le terme d’islam intégral ou radical paraît plus pertinent pour exprimer l’ islamisme des journalistes français, souvent aveuglément islamophiles.
La différenciation cloisonnant islam et islamisme permet de purifier l’islam de tous ses préceptes liberticides et belliqueux. L’islamisme devient un refuge pratique, sorte de station d’épuration idéologique, paratonnerre dédouanant l’islam des entraves aux droits de l’homme repérées dans ses pratiques. Tous les points négatifs du mahométisme viennent s’évacuer dans le terme islamisme qui fait office de chambre sémantique de décontamination, conservant la virginité morale supposée de l’islam. Pratique et facile.
Anne-Marie Delcambre, islamologue, agrégée d’arabe classique, auteur d’ouvrages de référence, s’élève contre l’ « islamiquement correct » des médias voulant opposer islam et islamisme :
« Au risque de choquer, il faut avoir le courage de dire que l’intégrisme n’est pas la maladie de l’Islam. Il en est la lecture intégrale. L’islam des intégristes, des islamistes, c’est tout simplement l’Islam juridique qui colle à la norme »[2].
21:20 Publié dans 02- COMPRENDRE L'ISLAM | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ump, mpf, ps, royal, sarkozy, jeunes populaires, udf | | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.