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27/12/2007

L’Institut international de la pensée islamique (IIIT) lance un cursus LMD en France.

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Une information de l’Observatoire de l’islamisation

 

C’est une information suffisamment importante pour qu’elle n’eût pas à passer inaperçue. Et pourtant, un an après le premier LMD islamique lancé par l’Institut Avicenne de Lille, (pour Licence, Master et Doctorat qui correspondent au niveau Bac+3, Bac+5, et Bac+8. Ces 3 grades de l'enseignement supérieur sont communs à tous les pays de l'Union Européenne.) qui rentrera dans le cadre des financements universitaires après le galop d’essai de la première promotion , un autre Institut islamique va lancer son LMD : l’antenne française de l’Institut international de la pensée islamique (IIIT), basé à Saint-Ouen (93).

                                          

 

Sur son site internet, il se présente comme suit :

                                                                                      

«    L’Institut International de la Pensée Islamique (IIIT) est une institution de recherche, indépendante, de type académique et culturel, et spécialisée dans les questions relevant de la pensée islamique contemporaine. L’Institut a été fondé aux Etats Unis d’Amérique en 1981, après une décennie de travail en réseau interdisciplinaire, qui avait rassemblé des penseurs et chercheurs de cultures musulmanes au sein de l’AMSS (Association of Muslim Social Scientists).L’IIIT possède des représentations et des bureaux dans plusieurs capitales à travers le monde, et ce dans le but de mettre en oeuvre ses activités et ses programmes.

   L'IIIT France a ouvert ses locaux parisiens en 2000. Il a commencé à tisser des liens privilégiés avec les différentes strates du monde universitaire, de la société civile, et de l’islam de France »

   Quels sont ces liens privilégiés ? Plusieurs partenariats ont été mis en place. L’un avec L'Institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman (IISM), dépendant de l’EHESS dont nous avions brossé le portrait inquiétant. D’autres partenariats sont  établis avec l’Unesco, qui parraine et héberge ses congrès annuels, et avec l’Observatoire du religieux, entité de l’IEP Aix-en-Provence créée par le maoïste Bruno Etienne, inventeur de la distinction hermétique entre islam et islamisme.

 

   Lors de ses congrès annuels, on retrouve comme intervenants des proches de l’UOIF comme le sociologue Vincent Geisser (CNRS), Olivier Roy (EHESS), tous deux assidus aux congrès du Bourget de l’organisation islamiste. Tarek Obrou, recteur de la Mosquée de Bordeaux, membre de l’UOIF connu pour son admiration envers Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, est lui systématiquement invité. Lors d’un colloque sur le père de l’islamisme moderne, Tarek Oubrou, après avoir réaffirmé la vocation politique de l’Islam, le rejet de l’interprétation des textes islamiques au nom de l’imitation des Salaf (pieux ancêtres),  assure que « ici en Europe toutes les églises ont fait sonné leur cloches » pour célébrer l’assassinat de Al-Banna le 12 février 1949…mensonge grossier destiné à susciter le ressentiment chez les musulmans d’Europe. (voir vidéo)

 

   Mais pour avoir une vision honnête de l’Islam enseigné par l’IIIT, il ne faut pas se contenter de présenter les conférenciers de ses congrès, pas tous suspects d’être liés ou de côtoyer l’islam radical, tels les irréprochables Mohamed Arkoun et  Mezri Haddad. Se plonger dans la lecture des livres édités par l’Institut, dont plus particulièrement celui d’un illustre universitaire qui fait office de référence  depuis sa mort, est un exercice éclairant. Le professeur Ismail Al-Faruqi (photo) , dont les titres universitaires feraient pâlir  Tariq Ramadan, est l’auteur (mort en 1986) de l’ouvrage Tawid contenant le cœur de la philosophie islamique. Le professeur qui obtint sa maîtrise de philosophie à Harvard, son doctorat à l’Université de l’Indiana, avant de poursuivre à Al-Azhar (pour la charia) et à McGill, enseigna dans les universités de Chicago, Syracuse, Temple…L’introduction, par l’IIIT France, précise que le professeur « offre une opportunité de mieux comprendre la doctrine centrale de l’Islam ».   

                                                       

 Voici donc la doctrine centrale de l’islam selon l’ IIIT (les citations de la traduction de l’ouvrage par Jean-Louis Bour, de l’IIIT, sont en italiques)  :

                 
e8770c138db1677ce2a715401b26eee1.jpgIsmail Al-Faruqi

                                             

L’islam est un système totalisant :

   « L’islam est à l’évidence monolithique, puisqu’il est à la fois détaillé et chargé de contenu. Il cherche à construire un système, abouti jusque dans les moindres détails, par lequel la vie humaine est régie de la naissance à la mort.[…] Un système monolithique ne peut changer pour s’adapter à des situations nouvelles et doit nécessairement s’opposer à toute innovation[…] par définition un système monolithique est exclusiviste et fermé aux éléments étrangers ou nouveaux » page146

« Par le tawhîd, la vie du musulman est sous contrôle constant » page 110

 

La démocratie est expressément condamnée, la source de la loi ne peut être que Dieu :

                                                

« Contrairement aux théories politiques du libéralisme, la théorie de la umma est de celles où le gouvernement gouverne le plus, où la souveraineté appartient à Dieu et à Sa loi, non à la volonté arbitraire de la majorité » page 96

                                                          

La laïcité est une conception occidentale inconnue en islam :

                                                                           

   « L’esprit islamique ne connaît pas de paires d’opposés telles que « religieux-séculier », sacré-profane », Eglise-Etat », et l’arabe, la langue religieuse de l’Islam n’a pas de mots pour eux dans son vocabulaire » page 80

   « Le système social de l’islam semble être à l’opposé du sécularisme moderne. Ce dernier tente d’éloigner les affaires publiques de la société de toute interférence possible de la religion » page 109

   « Il est de notoriété publique que l’islam est une religion de la vie privée comme de la vie publique, de l’individu comme de l’état » page 139

                                                                                      

Les musulmans forment une umma mondiale, une internationale cimentée par la charia. Les frontières et les nations n’ont pas lieu d’être, les velléités d’indépendances doivent être combattues :

                                                                    

    « L’unité des lois islamiques a résisté à toutes les menaces d’éclatement, y compris celles liées aux conquêtes par des puissances étrangères, pendant les quatorze siècles de l’histoire islamique. On peut dire à juste titre que la sharî’a est à la fois le fer de lance et l’épine dorsale de l’unité musulmane à travers le monde » page 143

                

    « L’intuition de ‘Umar ibn al-Khattâb, que la paix soit avec lui, est absolument remarquable. Dès que la paix et la sécurité furent rétablies à travers les provinces du nouvel Etat islamique, il abolit d’un coup toutes les frontières, les bureaux de douane » page 198

   « En islam, aucun conflit religieux, aucune division indépendantiste ou morale au sein de la umma ne sont légitimes. Toute polémique par rapport à la religion de la umma constitue une hérésie car, du point de vue religieux et moral, la umma est incontestablement un système monolithique » page 141

                                                           

                                                     

Tous les êtres humains de la planète doivent être englobés dans l’Etat islamique, un refus de s’intégrer est perçu comme un refus de la pax islamica qui offrirait seule la vraie liberté. Rejeter l’offre d’un pacte (aboutissant au statut de dhimmi ) légitime la force :

 

    « Le caractère globalisant de la volonté divine ne laisse aucun être humain en dehors de son champ d’intérêt. […] L’universalisme de l’islam est absolu et ne souffre aucune exception, de même que Dieu est Seigneur et Maître de tous, sans exception. Le monde peut donc être soit au sein soit en dehors de l’ordre mondial de l’islam. C’est pourquoi la théorie classique de l’islam considérait que le monde était divisé entre la dâr al-islâm (la maison de l’islam) et le dâr al-harb (le monde de l’hostilité), car selon elle il n’y a pas de troisième terme à l’alternative entre l’ordre où règne la liberté éthique, la responsabilité et la paix d’une part, et l’ordre où elles sont niées d’autre part. Il n’y a pas de terrain d’entente entre la légalité et le non-respect des lois » pages 96-97

   « L’Etat islamique fut donc conduit à englober non seulement ses communautés chrétienne, juive et autres, mais aussi l’ensemble de l’humanité. […]

2- La pax islamica

   La nouvelle éthique mondialiste que défendait l’islam est une éthique de paix.[…] Allâh, exalté soit-Il, a ordonné aux musulmans d’entrer totalement dans un ordre de paix et de ne pas suivre les pas de Satan. Il leur a ordonné d’appeler tous les hommes à la paix. L’ordre pacifique doit être offert à tous les hommes. Et on attend de tous qu’ils l’acceptent et y entrent de plein gré. L’offre de paix ne peut être rejetée. Si elle l’est, c’est l’indice que le groupe concerné ne veut pas la paix, ce qui équivaut à une déclaration de guerre […] l’isolationnisme […] implique soit le mépris de l’offre de paix que l’Etat islamique a présentée, soit le désir d’empêcher son peuple d’avoir des relations paisibles avec les peuples de l’Etat islamique. Les deux attitudes méritent une réponse coercitive de la part de l’Etat islamique » page 217.

                                                                       

    L’offre de paix, on l’a compris, c’est l’appel à entrer dans l’ordre mondial de l’islam, en tant que sujet relatif, jouissant d’une liberté conditionnée au statut de dhimmi. Soit l’interdiction de porter les armes, de sonner les cloches, de construire de nouvelles églises, de faire de l’apostolat…Refuser de pactiser avec le Califat, en adoptant une attitude isolationniste véritablement pacifique, est donc un casus belli déclenchant la réponse coercitive . L ‘acception réductrice du mot paix, qui résiderait seulement dans la réponse positive à l’appel (dawa), permet de désigner la communauté non musulmane visée comme étant la responsable du jihâd, devenu alors inévitable, par le simple fait pour cette dernière de refuser la  pax islamica.

  Voici donc énoncés des extraits du livre d'un éminent professeur "reconnu comme faisant autorité sur l'islam et l'étude comparée des religions" (page 7) selon l' IIIT France. Ce même Ismail al-Faruqi, qui ne cache pas son admiration pour le fondateur des Frères musulmans, le "regretté Hassan al-Bannâ [...] la tâche transmise par al-Bannâ, [qui] était de développer les principes de l'islam comme étant ceux d'une expérience moderne et viable" (page 13).

                               

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( Hassan al Bannâ, fondateur des Frères musulmans)                                                                   

   Cet ouvrage  va   être enseigné à de futurs diplômés de l’enseignement supérieur français. Ne doutons pas que Valérie Pécresse fera en sorte que  l’IIIT "entre dans le cadre des financements universitaires", tout comme Gilles de Robien l’avait promis pour l’Institut Avicenne à Lille, dirigé par Mohamed Bechari de la Fédération Nationale des Musulmans de France.

   Tout aussi inquiétant, Bernard Godard, l’éminence grise de tous les ministres de l’Intérieur depuis Jean-Pierre Chevènement sur les questions islamiques, véritable cheville ouvrière du Conseil français du Culte Musulman, fut intervenant lors du dernier congrès de l’IIIT en juin 2007. Homme cultivé et modéré, il commet cependant une faute de gestion en ayant créé cet Etat dans l’Etat qu’est le CFCM où siègent des mouvements islamistes notoires (Milli Gorus, UOIF, Tabligh) et des organisations contrôlées par des états étrangers (CCMT, GMP).

   Nicolas Sarkozy l’a nommé chargé de mission sur l’islam au bureau central des cultes du ministère de l’Intérieur.

                                                       

    L’arrivée discrète mais officielle des programmes islamiques dans les universités françaises ( le programme de campagne de Dominique Perben comprend la création d’une Université musulmane à Lyon, l’université Marc Bloch de Strasbourg vient d’inaugurer sa faculté de  « théologie » musulmane) est le fruit des décisions prises au sein des instances de l’UE, dans le cadre du très officiel programme de Dialogue-Euro-Arabe (DEA).

                                                                                   

   Dans mon livre, où je me suis étendu sur la question du DEA dans la foulée des travaux de Bat Ye’or, je notais :

 

« En septembre 1991, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe se réunit pour débattre de la contribution de la civilisation islamique à la culture européenne. Après un colloque conduit par le comité sur la culture et l’éducation à Paris, l’assemblée parlementaire élabora une série de recommandations :

[…] Fut [aussi] recommandé l’extension des recherches scientifiques sur le fait islamique, l’extension de l’apprentissage de l’arabe, la mise en place de sections d’histoire et  de philosophie islamique dans les universités, ainsi que l’enseignement du droit islamique possible dans les études de droit.

[…] Le dépositaire de la Chaire  du comité de la jeunesse, culture, éducation des sports et des médias du parlement européen de l’époque était Roberto Barzanti. Il participa également au colloque. Après avoir rappelé la supériorité culturelle supposée de l’islam sur l’Occident, il exprima son admiration du « système des madrasas » qui pourraient servir de modèle aux échanges universitaires Erasmus, idée reprise par Chirac en septembre 2006 lors de l’ Atelier culturel Europe-Méditerranée-Golfe, manière de cacher soigneusement la main du DEA institutionnalisé. »                                                                 

Joachim Véliocas, L’islamisation de la France, éditions de Bouillon, page 439

                                                     

 

          

Observatoire de l’islamisation, décembre 2007

21:40 Publié dans 11- L'islam à l'école | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ump, ps, modem, sarkozy, france, royal, jeunes populaires | |  Facebook | |

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