Agression de Talence, fruit de l' incompréhension stratégique entre musulmans

 

  Un imam bordelais, Mahmoud Doua,  a affirmé mardi à l'AFP avoir été agressé dimanche, par deux jeunes radicaux, à la sortie de la mosquée de Talence (Gironde), quelques jours après avoir participé à un débat télévisé portant sur le port de la burqa, lors duquel il n'a pas approuvé le port de la burqa...tout en refusant de le condamner au nom de la république laique.
"Ils m'ont agressé dimanche vers 18H30 à la sortie de la mosquée", a expliqué M. Doua, qui affirme être tombé à terre au moment où l'un des deux agresseurs lui a fait un croche-pied. Lire la dépêche pour plus de détails.

   A première vue, Mahmoud Doua est un imam modéré pris à partie par des islamistes. Donc un gentil agressé par des méchants.

   En réalité, Mahmoud Doua appartient au courant salafiste réformiste de l'UOIF, qui théorise en interne depuis de longues années un mode de vivre ensemble réaliste avec les sociétés d'acceuil, afin de ne pas brusquer les occidentaux. En pratique, une jurisprudence de minorité a été élaborée afin de consentir à ne pas réclamer d'emblée l'application de la charia tant que la communauté est minoritaire. Couplée au mensonge légal en islam, la takkya, dont on peut user pour mieux avancer, on obtient des imams prêtant allégeance au "pacte républicain". Si cette posture  peut permettre d'obtenir mosquées, collèges et lycées, pourquoi s'en priver ?

   Mahmoud Doua, docteur en sciences politiques, s’est récemment  fait remarqué lors d’un débat[1] télévisé pour avoir comparé la police belge verbalisant les femmes portant une burqa (appliquant un arrêté local interdisant de se masquer le visage hormis les jours de carnaval) avec la police religieuse d’Arabie Séoudite ! Il faut oser lorsqu'on connait les pratiques inhumaines du Royaume Séoudien. Mahmoud Doua enseigne la connaissance de l’islam dans les mosquées girondines de l’Association des Musulmans de Gironde (AMG), avec son collègue Tarek Oubrou ( qui dirigera la prochaine Grande Mosquée de Bordeaux)  qui, il y a encore quelques années, donnait des conférences où il réclamait la dissolution de la France dans un Califat mondial, une lecture salafiste du Coran ainsi que la conquête du pouvoir politique (source vidéo).

 

  Les deux jeunes ayant agressés Mahmoud Doua n'ont juste pas la finesse d'esprit pour comprendre que Doua lisse son discours afin de rassurer  le grand public français. Salafistes puérils, certainement limités intellectuellement, ils font la chasse aux tièdes qui ne défendent pas l'islamisme de manière affichée et décomplexée. Leur logique jusqu'au-boutiste, appliquée par leurs coreligionnaires, indignerait les Français qui seraient alors plus enclins à entrer en résistance. Sans masque, l'ennemi est plus facilement identifiable. 

 

  En tout cas, Mahmoud Doua s'est payé un lissage de profil à bon compte. Il conservera certainement longtemps son poste d'enseignant vacataire en anthropologie arabo-islamique à l'université de Bordeaux.

 

Joachim Véliocas, Observatoire de l'islamisation.

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[1] Emission C’est dans l’air, Le voile : deuxième round, France 5, vendredi 19 juin 2009.