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09/02/2010

"Guerre contre le terrorisme" en Kapisa: une revue spécialisée parle de "construction mentale"

 

 La France a réintégré le commandement intégré de l'Otan, et a logiquement emprunté le discours américain sur la "guerre contre le terrorisme".

  Alors qu'un Français vient de mourir dans le Kapisa (province d'Afghanistan située au nord-est de Kaboul), un article d'un fin connaisseur de la région, le lieutenant colonel Hervé Pierre, dans le numéro de février de Défense et Sécurité Internationale (principale revue de stratégie en langue française, très lue dans les milieux militaires) remet en cause la repésentation médiatico-politique voulant transformer une insurrection autochtone en un ennemi caricatural, forcément taliban et forcément alimenté par des djihadistes étrangers. Si dans certaines autres régions afghanes, le rôle d'une internationale islamiste est certainement plus important (le Hezb-e-Islami de l'islamiste Gubuldin Hekmatyar, héro du Premier ministre turc actuel, en est l' illustration), se garder des justifications d'une coalition défendant l'incurie du pantin Hamid Karzai à la tête d' un embryon d'Etat souffrant d'une corruption chronique, est le début d'une approche moins partisane de la situation.

Les 4 pages de l'article de l'officier, très denses en informations, méritent d'être lues intégralement (le magazine peut s'acquérir dans de nombreux kiosques), mais voici les principaux enseignements de Hervé Pierre :

- " L'élimination physique n'a réduit ni le nombre ni l'activité des rebelles en Kapisa"

-  La doctrine classique de contre-insurrection est totalement inopérante.

-  Les gains territoriaux ne sont que temporaires car "les tués ennemis sont remplacés par leurs frères, leurs cousins, leurs neveux, dans des proportions qui peuvent aller du simple au triple". Pierre parle d'un "besoin d'affichage" en terme de puissance de feu servant à donner l'illusion de l'efficacité, mais contre-productif. En contre-insurrection, une perte de 2 hommes dans un groupe de 10 insurgés = 20 insurgés le lendemain nous rappelle-t-il.

 - "Séparer les insurgés de la population, "vider l'eau du bocal" pour reprendre une autre formule consacrée, s'avère être en Kapisa une vue de l'esprit"

- Le moteur de la rebellion est certainement moins l'islam qu'un sursaut d'honneur chez des autochtones pour qui l'étranger est souvent simplement le voisin du village d'à côté, et donc à fortiori l'Otan (note de l'Obs-i : aux prétentions impérialistes, chose que l'officier ne se permet d'ajouter).

- "Au niveau local, le mécontentement de la population, ou "fracture sociale", entraîne un phénomène naturel de rétractation sur la "basic group identity". Le recours à la référence locale contre l'"Etranger", fait clairement le jeu des groupes insurgés, talibans comme HiG, dont la majorité des membres sont des enfants de la vallée et se présentent volontiers comme des résistants à l'envahisseur"

- Le réservoir -30 000 habitants dans la vallée d'Alasay- est inépuisable; même si la majorité des habitants n'adhère pas aux "thèses" des insurgés, le volume suffira toujours à compléter les rangs de quelques centaines d'insurgés. La rébellion est donc majoritairement locale. Or, la perception convenue, "grand public" de l'ennemi, est tout autre; elle est le produit de plusieurs discours qui, bien que différents, aboutissent tous, curieusement, à forger l'image déformée d'une guerilla principalement venue de l'étranger. Pour la coalition, le recours classique au processus de diabolisation de l'adversaire permet de le connecter à un ennemi unique, global, terrifiant et mobilisateur. Ce discours permet aux forces "amies" de donner de la valeur à leur propre combat et ainsi de justifier des appels de fonds, des renforts de troupes et du soutien populaire. (...) Les expressions "guerre contre le terrorisme" ou "long war" participent de cette construction mentale"

Un des principaux artisans de cette "construction mentale" est en France (avec évidemment Kouchner et Sarkozy) Axel Poniatowski, le Président de la Commission des Affaires étrangères, défenseur acharné de la réintégration de l'Otan...et tête de liste UMP dans le Val d'Oise aux régionales de mars prochain. Thierry Mariani, représentant spécial pour l'Afghanistan, ayant affirmé que "l'Afghanistan n'est pas un bourbier" (sic) lors de sa nomination, est lui tête de liste UMP en Paca aux régionales.

Pas une voix pour ceux qui envoient nos enfants à la mort...pour rien. Tout en donnant carte blanche aux islamistes en France pour construire des Grandes mosquées ( Mulhouse, Woippy, Bordeaux, Marseille (le TA avait sanctionné), Corbeil-Essonne Strasbourg, Massy, Créteil, Poitiers...)

 

 Lire aussi l'interview d'Aymeric Chauprade, ancien titulaire de la chaire de géopolitique au Collège Interarmé de Défense (ex-école de guerre), chef de file de l'école française de géopolitique à la renommée internationale...viré par Hervé Morin pour critiquer les ambitions impérialistes du Nouvel Ordre Mondial américain au détriment de l'indépendance française. Autre résistant, le géopolitologue patriote Pierre Hillard:

 

Joachim Véliocas, Observatoire de l'islamisation. Février 2010.

22:15 Publié dans 14- DESINFORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kapisa, otan, chauprade | |  Facebook | |